Enjeux des législatives et amendement de la Constitution Assurer le poste de Premier ministre avant la présidentielle

Enjeux des législatives et amendement de la Constitution Assurer le poste de Premier ministre avant la présidentielle

La naissance d’un «nouveau» Parlement sera fort probablement suivie de la désignation d’un nouveau gouvernement, ce qui est logique, qui se référera à ce que contiendra la prochaine Constitution comme amendements, sachant que son adoption passera par le Parlement avant d’être soumise à référendum. Apparemment, le FLN veut faire pression dès maintenant en défendant sa vision sur la révision de la Constitution.

Au moment où des rumeurs sur un éventuel remaniement gouvernemental circulent avec la préparation des prochaines élections législatives, et vu tous les enjeux qui l’entourent, le FLN revient à la charge concernant la révision de la Constitution, notamment dans son aspect relatif à la désignation du Premier ministre qui doit «être issu de la majorité parlementaire», selon Abdelaziz Belkhadem.



La naissance d’un «nouveau» Parlement sera fort probablement suivie de la désignation d’un nouveau gouvernement, ce qui est logique, qui se référera à ce que contiendra la prochaine Constitution comme amendements, sachant que son adoption passera par le Parlement avant d’être soumise à référendum. Apparemment, le FLN veut faire pression dès maintenant en défendant sa vision sur la révision de la Constitution.

Cependant, toute la question est dans l’étape d’avant les législatives. A ce propos, des partis politiques et des personnalités ont demandé, dans le cadre des consultations sur les réformes politiques, de désigner un gouvernement «technocrate» qui aura la charge de préparer les législatives. Ce qui n’est pas acquis d’avance, car l’actuel gouvernement a déjà tenu la première réunion de la commission nationale chargée de la préparation des élections présidée par l’actuel Premier ministre, Ahmed Ouyahia.

Dans ce cadre, un Conseil des ministres est programmé aujourd’hui, sauf changement d’agenda. Dans son ordre du jour, il a été rapporté qu’outre le dossier social relatif aux pensions des retraités et le dossier économique portant «assouplissement du code des marchés publics», il y aura un dossier politique très attendu, celui des législatives. La 5e session du comité central du FLN, qui se tient depuis vendredi dernier à Alger, est une occasion pour Belkhadem de revenir à la charge concernant la révision de la Constitution. Le SG du FLN est revenu sur quelques propositions de son parti, notamment la consolidation de la séparation et l’équilibre des pouvoirs par «le transfert de nouvelles missions au Parlement outre celles de représentation, de législation et de contrôle, et lui permettre d’occuper une place de choix, étant une institution issue de la volonté populaire». A ce propos, il a expliqué que «de cette assemblée doit être issu un Premier ministre qui représente le parti politique majoritaire pour exercer les missions inscrites dans son programme électoral en tant que chef de l’exécutif». «Le président de la République serait alors investi, dans ce schéma, d’un rôle d’arbitrage suprême», a préconisé M. Belkhadem qui a souligné «la nécessité de constitutionnaliser les institutions de gouvernance et les droits de l’homme pour consacrer le principe de protection constitutionnelle des libertés collectives». En 2006, le président Bouteflika avait nommé Abdelaziz Belkhadem au poste de Chef du gouvernement après une polémique créée par le groupe parlementaire FLN qui menaçait de rejeter la déclaration de politique générale que devait présenter Ahmed Ouyahia. Mais le mandat de Belkhadem n’a duré que deux ans puisque le président Bouteflika avait fait appel, une nouvelle fois, à Ahmed Ouyahia. Même après la révision de la Constitution en 2008, le remaniement ministériel n’était pas important. Après sa réélection pour un troisième mandat, Bouteflika a gardé la même équipe dans le but de consacrer «la continuité». Mais depuis, le gouvernement est pointé du doigt sur plusieurs dossiers, notamment socio-économiques. Il faut dire que les ambitions de Belkhadem ne se limitent pas au poste de Premier ministre, comme le cas d’ailleurs de Ahmed Ouyahia ou Bouguerra Soltani. Mais puisque la visibilité n’est pas claire sur les prochaines présidentielles, tout l’enjeu sera dans l’amendement de la Constitution et, bien entendu, celui qui remportera les législatives.

Par Nacera Chenafi