Plus de trois mois sont passés depuis l’expression «tab djnanou» prononcée par le Président Bouteflika. Une phrase qu’on peut traduire de différentes manières, mais qui ne peut sortir du cadre du «changement».
Si on l’applique au gouvernement actuel, on peut dire qu’il est temps de rajeunir l’exécutif, car parmi le staff gouvernemental il y a des ministres dont l’âge dépasse allégrement les 70 ans et s’il s’agit de la présidence les manœuvres de probables candidats sont déjà lancées.
En mai dernier, à la veille des dernières législatives, le président Bouteflika a prononcé la fameuse phrase : «Djili tab djnanou» (Ma génération est finie, NDLR). «C’est l’heure de passer le flambeau aux jeunes, explique le Président. 50 ans après l’indépendance, nous sommes toujours au pouvoir. Il est temps de le céder aux jeunes».
Après plus de trois ans du troisième mandat, la fièvre de l’après-2014 est déjà là et toutes les manœuvres semblent permises à la veille de la préparation des congrès nationaux de plusieurs partis politiques dans un contexte marqué par des crises internes.
Dans ce cadre, la protestation au sein du Front de libération nationale menée par les détracteurs de Abdelaziz Belkhadem entre dans le cadre de l’après-2014. D’ailleurs, les centralistes contestataires du vieux parti ne cachent pas que Belkhadem est prêt à tout pour être le candidat du FLN à la prochaine présidentielle.
Il compte «changer la composante du comité central», habilité de à valider une telle candidature. Ce n’est pas fini pour Belkhadem qui entre en conflit avec Khaled Nezzar qui l’avait accusé de menteur concernant ses déclarations faites quand il était président de l’Assemblée populaire nationale durant la législature 1978-1991.
M. Belkhadem aurait menti sur la dissolution de l’APN, selon M. Nezzar. Ce dernier avait aussi évoqué sur une chaîne privée algérienne «la fin des fonctions du gouvernement Hamrouche le 5 juin 1991» qui aurait été, selon M. Nezzar, «une proposition de Belkhadem».
Une réponse de Belkhadem sur ces déclarations est très attendue, car il s’agit d’une période critique dans l’histoire de l’Algérie avec l’arrêt du processus électoral. Autre nom qui figure parmi les probables candidats à la prochaine présidentielle, l’actuel Premier ministre, Ahmed Ouyahia.
Ce dernier fait face depuis les dernières législatives à des tensions qui persistent au sein du RND , malgré ses appels au dialogue. Dans ce cadre, les frondeurs comptent organiser une rencontre nationale dès la rentrée. Pour rappel, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique, Ahmed Ouyahia, avait rejeté la revendication du mouvement de protection du RND ayant appelé à la tenue d’un congrès extraordinaire du parti.
Toutefois, la direction du parti prépare les échéances électorales et la tenue de la prochaine session du conseil national qui se penchera, en plus de la préparation des locales, sur celle de la tenue du prochain congrès du parti prévu l’année prochaine. Un congrès qui sera décisif sur l’avenir politique d’Ouyahia. Pour le cas de Bouguerra Soltani, la situation est plus critique. Il ne cache pas ses ambitions de devenir président de la République sous l’aile du courant islamiste, mais tous les rêves ne sont réalisables.
Le parti prépare déjà le congrès ordinaire prévu dans sept mois, mais la sortie de l’ex-ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, est le coup le plus dur subi par le patron actuel du parti du défunt Nahnah.M. Ghoul, élu député de l’Alliance pour une Algérie verte, a tenu hier une conférence nationale pour la préparation du congrès constitutif de sa nouvelle formation politique «Taj» (Rassemblement espoir d’Algérie) attendu pour les 14 et 15 septembre prochain.
Ce parti a déjà recruté des députés et des sénateurs de plusieurs partis, dont le FLN et le RND. La révision du texte fondamental de la République est très attendue, notamment concernant le «recul sur la non-limitation du mandat présidentiel», un amendement introduit dans la révision de la Constitution en 2008. Elle pourrait aussi contenir la création d’un poste de «vice-président».
Nacera Chennafi