Enjeux de la présidentielle de 2014, Soltani et Menasra peinent à unir les islamistes

Enjeux de la présidentielle de 2014, Soltani et Menasra peinent à unir les islamistes

Le Mouvement de la société pour la paix avec le parti qui en est issu, le Front pour le changement, viennent de lancer une initiative pour l’union des islamistes, une union désirée depuis longtemps mais le complexe de «leadership» n’a pas laissé aboutir ce rêve des islamistes dont le camp est de plus en plus affaibli.

Dans un contexte marqué par la préparation du projet portant révision de la Constitution qui intervient à la veille de la présidentielle de 2014 avec tous ses enjeux politiques, les islamistes qui se sont prononcés contre un quatrième mandat du président Bouteflika lancent à nouveau une initiative d’union, dont les principaux initiateurs sont Bouguerra Soltani et Abdelmadjid Menasra.

Le Mouvement de la société pour la paix qui s’apprête à tenir son cinquième congrès, les 2 et 3 mai prochain reste convaincu qu’il est la grande maison qui pourra regrouper les islamistes malgré son récent passé durant lequel ce parti avait choisi le camp du gouvernement et l’ex- alliance présidentielle. Dans ce cadre, le parti du défunt Nahnah avec son enfant, le Front pour le changement de Abdelmadjid Menasra, viennent de lancer une initiative pour l’union des islamistes, une union désirée depuis longtemps mais le complexe de «leadership» n’a pas laisser aboutir ce rêve des islamistes affaibli de plus en plus. Toutefois, le MSP et le Front du changement essayent de concrétiser l’union des islamistes à travers «l’ouverture d’un débat au niveau de la base».

Dans ce cadre, la commission commune installée dans ce cadre prépare «des rencontres régionales pour les prochains jours». Et selon des sources partisanes, il n’est pas écarté «de tenir une université d’été commune» dans ce cadre en plus d’un séminaire le 14 juin prochain, date de la disparition du fondateur du MSP, Mahfoudh Nahnah. Il sera question de rassembler les islamistes et les frères du passé du Msp qui se sont dispersés avec le temps, d’ailleurs pour son cinquième congrès, le MSP a envoyé des invitations à tous ses anciens cadres, même ceux qui ont préféré créer leur propre parti. Cependant, l’appel à l’union n’a pas encore attiré les différents partis islamistes comme le cas du Front pour le développement et la justice de Abdellah Djaballah ou bien le nouveau-né «le Mouvement pour l’édification national», lancé par Mustapha Belamahdi, un ancien compagnon de Menasra.

Il y a aussi le cas du Taj du ministre Amar Ghoul mais ce dernier semble décider à se démarquer du courant islamiste en général, même cas aussi pour le nouveau parti de Benabdesslam, «l’Algérie nouvelle», alors que l’ex-Fis cherche à se réhabiliter et le premier parti islamiste appelé «Essahoua» peine à convaincre l’Intérieur de lui offrir l’agrément. Toutefois, avec la naissance d’une nouvelle union qui probablement ne dépassera pas quatre à cinq formations politiques, ce sera la fin de l’Alliance pour une Algérie verte composée du MSP, El Islah et Ennahdha, ou celle-ci s’élargira juste pour le Front du changement ? Pour se positionner sur la scène politique, la stratégie choisie par la direction du Mouvement de la société pour la paix dans le contexte du printemps arabe et la montée des islamistes dans quelques pays arabes n’a pas encore porté les fruits «souhaités» par Soltani.

Une situation qui a poussé cette formation islamiste à revoir ses calculs. Ainsi, le parti du défunt Nahnah, qui a quitté l’Alliance présidentielle composée notamment du FLN et du RND, a créé l’Alliance de l’Algérie verte regroupant deux mouvements islamistes, en l’occurrence, El Islah et En-Nahdha, deux partis épuisés par les crises internes du temps de leur fondateur, Abdallah Djaballah. Le MSP a enregistré un recul au niveau de l’Assemblée populaire nationale en partageant 48 sièges avec deux autres partis politiques, alors que dans le passé il était classé troisième force politique au niveau de cette institution.

Apparemment, le MSP semble perdu et ne sait plus sur quel pied danser avec l’approche de la présidentielle et l’absence d’un candidat islamiste commun. Pourtant, dans un passé récent, il s’est laissé porté par un mouvement d’enthousiasme avec l’ambition d’une montée islamiste en Algérie, mais a dû affronter la réalité, le cas algérien est différent de celui des pays arabes.

Par Nacera Chennafi