Les enjeux de la présidentielle 2014 prennent déjà de l’ampleur, puisque le Front de libération nationale (FLN) assure d’avance que sa «position est claire» en affirmant que son candidat à la prochaine échéance sera Abdelaziz Bouteflika «si Dieu le veut».
Dans une conférence de presse qu’il a tenue hier à l’issue de la clôture de la session du comité central, répondant à une question relative à l’utilité ou l’objectif de parler de la présidentielle 2014 en avance en annonçant que Abdelaziz Bouteflika est le candidat du FLN, Belkhadem expliquera en déclarant : «Notre position est naturelle, c’est le président du parti, c’est notre candidat».
Mais pourquoi maintenant ? Selon le SG du FLN, «il y a en cette période des dires et des interprétations, donc il faut faire comprendre aux gens que notre candidat est clair et notre position aussi». Il avancera aussi une autre justification : «C’est pour ne pas bloquer le pays qui a besoin de stabilité et de continuité». Selon lui, «l’incertitude n’est pas admise», ajoutant que «les gens seront rassurés et pour ceux qui ont fait sortir les chevaux avant la course pour qu’ils ne transpirent pas d’avance».
Ainsi, on ne sait pas de qui parle Belkhadem exactement alors que jusqu’à présent personne n’a annoncé son ambition «clairement à la prochaine présidentielle» et même les redresseurs n’ont pas avancé un nom. En réalité n’est-ce pas que Belkhadem veut rassurer qu’il ne sera pas candidat à la prochaine présidentielle devant Bouteflika? En tout cas, s’il avait parlé de «santé» ce serait une confirmation de l’histoire «que le président est malade». Donc, il a préféré utiliser le concept «si Dieu le veut par rapport à la vie et à la mort, ce qui veut dire, selon lui, s’il sera (Belkhadem) vivant en 2014». Cependant, la question qui reste posée est qui est derrière ce nouveau mouvement de redressement au sein du vieux parti?
Belkhadem crie victoire
Après avoir réussi à tenir la session ordinaire du comité centrale sans «difficultés» grâce une présence importante de ses partisans, le secrétaire général du Front de libération nationale, Abdelaziz Blkhadem, crie victoire et réaffirme que son parti n’est pas en crise et qu’il «n’y aura pas de purge entre ses rang».
Ainsi, toute cette histoire de «protestation» a été menée bien avant le dernier congrès du parti puis intensifiée après avec la création d’un mouvement de redressement. La solution magique trouvée de la direction politique du parti est de geler l’appartenance au parti de Mohamed Seghir Kara et de El Hadi Khaldi et l’écartement de Mahmoud Khodri et Mohamed Bouraieu de la commission de discipline avec le cautionnement du comité central (CC) après avoir eu la preuve de leur appartenance au mouvement de redressement. Pourquoi juste Khaldi Et Kara ? Selon Belkhadem, il n’est pas question de deux poids, deux mesures mais il s’agit de preuves «accablantes», ses deux militants du FLN qui cherchent selon lui à diviser le parti à travers la mise en plus des cellules parallèles aux structures du parti.
Il a expliqué que Kara et Khaldi ont refusé de se présenter à la commission de discipline, donc il y a eu application de l’article 25 du statut du parti en attendant d’avoir des preuves sur d’autres. Concernant leur poste au gouvernement, Abdelaziz Belkhadem dira que la composition du gouvernement relève des prérogatives du président de la République. Ainsi, il laisse entendre que le gel de Khaldi n’aura pas automatiquement des répercussions sur son poste comme ministre.
Pour ce qui est des autres, il s’agit selon le SG du FLN de débat d’idées, ce qui est selon lui acceptable alors que les personnes concernées ont boycotté la session du CC, comme le cas de Abdelkader Haddajar qui est en «colère» et contre certains membres du bureau politique. Il y a aussi Abderrazek Bouhara qui veut un débat démocratique au sein du FLN. En tout cas Belkhadem situe cette protestation par rapport au bureau politique. Il a affirmé qu’il tient à ce dernier.
Toutefois, Belkhadem se dit prêt à contacter ceux qui sont en colère pour ouvrir un débat d’idées, qu’ils se présentent à la prochaine session de CC en mars prochain qui sera aussi consacré à la préparation des élections de 2012. Sur ce dernier, il a affirmé qu’il y aura l’élaboration des critères de la candidature et pour les élus qui ont failli dans leurs missions, «ils ne seront pas levés mais ils ne seront plus représentés dans les listes du parti».
Interrogé sur ce qui se passe au FLN, s’il y a une relation directe avec les enjeux de la présidentielle de 2014 sachant que Blkhadem était lui aussi redresseur en 2003, Il dira notre mouvement à l’époque «ne voulait pas la division du parti, on a posé des idées», ajoutant que «la question n’était pas le fait que Benfliss s’est présenté à la présidentielle et avec la victoire de Abdelaziz Bouteflika, les choses ont été tranchées» avant de conclure : «Il y a toujours une vision politique et la question des élections».
Par Nacera Chenafi
