Énième grève et témoignages de médecins Spécialistes après Bac +12, à 66 000 DA !

Énième grève et témoignages de médecins Spécialistes après Bac +12, à 66 000 DA !
enieme-greve-et-temoignages-de-medecins-specialistes-apres-bac-12-a-66-000-da.jpg

Des médecins rencontrés hier à l’hôpital Mustapha-Pacha ont évoqué «le mépris» du ministère de la Santé par rapport à leurs doléances. «On est venu pour observer un piquet de grève, car on ne peut pas abandonner les malades. Nous sommes lésés par les autorités depuis très longtemps», dénoncent-ils.

Après le gel de la grève des paramédicaux et des corps communs, le bras de fer entre le ministère de la Santé et l’Intersyndicale continue pour la quatrième semaine consécutive, sans trouver de compromis entre les deux parties. Seuls les malades restent les grands perdants de ce mouvement de protestation. Cependant, le service minimum a été respecté au niveau des urgences de plusieurs hôpitaux à Alger. C’est le cas au CHU Mustapha-Pacha et au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC), où les malades acheminés vers le service des urgences ont été pris en charge par le personnel médical. Les médecins spécialistes de la santé publique de l’hôpital Mustapha-Pacha et du Centre Pierre Marie Curie (CPMC) expriment des sentiments de profonde amertume par rapport à la non-satisfaction de leurs revendications. Des médecins rencontrés hier à l’hôpital Mustapha-Pacha ont évoqué «le mépris» du ministère de la Santé par rapport à leurs doléances. «On est venu pour observer un piquet de grève, car on ne peut pas abandonner les malades. Nous sommes lésés par les autorités depuis très longtemps», dénoncent-ils.



Selon notre constat sur place, le taux de suivi de la grève était minime par rapport aux précédentes grèves. Une dizaine de praticiens spécialistes de la santé publique ont observé un piquet de grève à l’intérieur de l’hôpital, au moment où les au-tres syndicats de la santé ont cessé leur mouvement. En outre, les médecins ont soulevé le problème du salaire qui ne dépasse pas les 66 000 DA pour les spécialistes (Bac +12), le comparant à celui des spécialistes des pays voisins, à l’instar de la Tunisie où la rémunération minimum pour les spécialistes débutants est fixée à 2 500 euros. «On ne comprend pas pourquoi la tutelle ne prend pas en considération nos revendications relatives à la révision du statut particulier et du régime indemnitaires. Les médecins spécialistes débutants des pays voisins, à l’image du Maroc et la Tunisie, touchent le triple de nos salaires, de plus ils sont formés ici en Algérie», ont-ils indiqué. Le changement de gouvernement et des ministres n’arrange finalement pas les médecins. «Les ministres de la Santé ne sont que de passage. Aucun des ministres qui se sont succédé n’a essayé de régler le minimum de nos revendications qui remontent à des années», témoigne un médecin. De son côté, le ministre de la Santé, Abdelaziz Ziari, a indiqué à l’APS que les grévistes devraient abandonner leurs revendications «impossibles à satisfaire» et s’inscrire dans une logique de négociation et non de «fait accompli». Il a réitéré sa disposition au dialogue avec les syndicats agréés.

Pour rappel, les principales revendications des praticiens, spécialistes et professeurs en paramédical sont liées à la révision de leur statut, l’attribution des primes de contagion et de garde et l’ouverture des concours d’accès au grade de praticien.

LG Algérie

Par Ahcene Hadjam