ENIEM, Les travailleurs sonnent le tocsin

ENIEM, Les travailleurs sonnent le tocsin

ENIEM vit une situation très difficile. C’est du moins ce qu’estiment les travailleurs de l’entreprise nationale de l’industrie électroménagère.

Dans un courrier adressé au ministre de l’Industrie, dont une copie a été envoyée à notre rédaction, les travailleurs de l’ENIEM Tizi-Ouzou ont décidé de sonner le tocsin quant à leur situation socioprofessionnelle qui semble prendre une tournure insoutenable.

Le document des employés de l’ENIEM, paraphé par le syndicat UGTA de l’entreprise, parle d’une grille des salaires figée et stagnée depuis 2010. Outre les salaires, les travailleurs attirent l’attention des autorités quant à l’absence d’un plan de recrutement, précisant que « l’entreprise se vide de ses compétences sous l’effet des départs en masse en retraite » sans qu’il y ait une solution à même de colmater cette hémorragie.

Mais il n’y a pas que des requêtes d’ordre social qui sont contenues dans ladite missive. Aucun plan de développement du produit n’a été initié depuis plusieurs années. « Nous tenons à vous informer qu’il existe à nos jours (janvier 2014) des réfrigérateurs des années 1980 (temps des Japonais) qui ne sont pas modifiés, ni en design, ni en performance énergétique », lit-on dans le document en question.

Quant à l’investissement, les travailleurs interpellent le ministère de l’Industrie quant aux difficultés de mettre en œuvre un plan d’investissement adéquat « dans le but que l’ENIEM reconquiert sa place première à l’échelle nationale ». L’entreprise souffre d’une pesante concurrence menée essentiellement par de nouveaux producteurs locaux qui arrivent sur le marché de l’électroménager, mais aussi par l’importation.

ENIEM est condamnée de se métamorphoser et se doter de nouvelles normes en matière de production pour faire face à la concurrence. La missive des travailleurs, adressée au premier responsable du secteur, est révélatrice d’une situation pas trop confortable dans laquelle s’embourbait l’ENIEM, jadis fleuron de l’industrie électroménagère nationale.

Ali B.M.