Engagement de l’UA pour la décolonisation du Sahara occidental “Le rappel à l’ordre” du partenaire africain

Engagement de l’UA pour la décolonisation du Sahara occidental “Le rappel à l’ordre” du partenaire africain

Le ministre sahraoui s’est félicité, hier, de l’adoption, par l’Union africaine, de la décision d’appuyer la tenue d’un référendum d’autodétermination au Sahara Occidental.

“La remise en cause des frontières du Sahara Occidental héritées de la période coloniale, par le Maroc, est un précédent grave.” Ces propos ont été tenus, hier, par le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed-Salem Ould Salek, à l’ambassade de la République sahraouie (Rasd), à Alger.



Au cours d’une conférence de presse qu’il a animée, le diplomate a déploré “l’attitude fausse” du Conseil de sécurité des Nations unies, plus particulièrement des membres permanents de cette instance, qui n’a pas exercé de pressions sur le gouvernement marocain pour le remettre sur les rails de la légalité internationale. Et ce, malgré l’adoption du plan de règlement en 1990/1991, par le même Conseil de sécurité, en dépit de l’adoption de la résolution 1514 du 14 décembre 1960 par l’Assemblée générale de l’ONU et de la résolution 104 de juin 1983 par le sommet africain, pour permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance.

Hier, le ministre sahraoui s’est félicité de l’adoption, par l’Union africaine (UA), de la décision d’appuyer la tenue d’un référendum d’autodétermination au Sahara Occidental, en chargeant la Commission des négociations de prendre “toutes les dispositions” pour l’organisation du scrutin. “Cette décision du Conseil des ministres de l’UA a une importance politique”, a-t-il déclaré, notant qu’elle exprime la volonté de l’organisation africaine de se réapproprier le cas du “dernier territoire colonisé en Afrique” en vue de sa décolonisation. Pour le conférencier, la récente décision de l’UA est beaucoup plus “un rappel à l’ordre”, d’autant que l’organisation continentale “est le partenaire de l’ONU dans le règlement de la question sahraouie”. “La réaction de l’Union africaine illustre que la communauté internationale ne restera pas les bras croisés”, a-t-il souligné.

Pour rappel, lors du dernier Sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’UA, qui s’est tenu à Addis-Abeba (Éthiopie), le Conseil des ministres a adopté “à l’unanimité” une décision confirmant le soutien de l’Afrique au choix libre et sans contrainte du peuple sahraoui de son devenir. Cette décision intervient dans un contexte régional difficile marqué notamment par le blocage du processus de négociations entre les deux parties en conflit, le Front Polisario et le Maroc, la poursuite des atteintes aux droits de l’Homme dans les territoires occupés sahraouis, ciblant en premier lieu les défenseurs sahraouis des droits humains, et aussi par l’intervention militaire de la France au Mali dont les conséquences menaçantes sont réelles dans la région.

Elle vient surtout appuyer la résolution 104 de 1983, qui a servi de base au plan de règlement ONU/OUA dans l’ancienne colonie espagnole. Dans sa conférence de presse, M. Ould Salek a indiqué que la guerre au Mali “est une conséquence d’une politique qui encourage la déstabilisation dans la région”. Pourtant, insistera-t-il, la France peut jouer “un rôle positif” dans la région et “aider pour sa stabilité”. Cela ne semble pas être le cas actuellement, sinon comment expliquer cet “alignement contreproductif” de Paris sur la position marocaine et comment interpréter cette “politique des deux poids, deux mesures” de la France en matière d’intégrité territoriale.

Pour le diplomate sahraoui, il est inconcevable que la France intervienne militairement au Mali “pour faire respecter l’intégrité territoriale” de ce pays, alors qu’elle ne tient même pas compte de “l’intégrité territoriale du Sahara Occidental”. “Il est grand temps que le gouvernement français mette fin à son soutien à l’occupant marocain”, a soutenu le MAE sahraoui. Pour ce dernier, “l’occupation illégale du territoire sahraoui crée une situation de déstabilisation et de confrontation”. Et, avec la crise malienne, “cela expose davantage l’Afrique à plus de difficultés”, sinon à plus d’incertitudes.

H A