Enfants : cancéreux Le calvaire

Enfants : cancéreux Le calvaire

Manque de soins, manque criant de structures pour leur prise en charge, les enfants atteints de cette terrible maladie souffrent comme il n’est pas permis. Des milliards étaient censés être dégagés depuis belle lurette pour le secteur de la santé. Où est donc passé tout cet argent ? Qu’en est-il des fabuleuses promesses de tous les ministres ayant eu en charge le secteur ?

«Je suis de Béjaïa, pour être reçu il faut être épaulé. Il y a d’autres malades qui viennent du sud, de l’est, de l’ouest… », rapporte une mère accompagnant son fils de 10 ans.

Dans une petite chambre au fond d’un couloir, une autre maman partage le même lit avec sa fille malade. «Elle est à moitié morte», dit-elle. Cette mère avait du mal à pleurer. «Quand on vit ce type d’expérience, on finit par ne plus avoir de larmes à verser», dit la maman de Sofiane, atteint de cancer depuis l’âge de 6 ans. Et d’ajouter : «Peut-on encore pleurer quand en plus de toutes ces conditions, vous voyez des lits occupés par quatre ou cinq enfants !» Et la douleur atteint son paroxysme quand une mère explique au journaliste de la radio, Chaîne III : «Je ne lui ai toujours pas dit ce qu’il a comme maladie.» Trop dur. Trop difficile.

On a du mal à croire que le reportage diffusé, ce matin, par la chaîne trois de la radio nationale, se passe en Algérie aujourd’hui.

Un demi-siècle après l’indépendance, un centre, un seul lieu ne disposant que de six lits est disponible pour accueillir les 1 500 cas de cancer infantile qu’enregistre l’Algérie chaque année. Autant de promesses non tenues qui viennent mettre à plat de beaux discours, et projections. Six lits comme tout confort pour accueillir des enfants qui viennent de toutes les régions de l’Algérie ! Les mots manquent pour qualifier un tel état.

«Bien sûr que trois enfants sur un même lit, ce ne sont pas des conditions. Mais que peut-on y faire ? Nous ne pouvons pas ne pas les soigner», lance un professeur au micro de la radio nationale.

Et d’ajouter : «Outre le manque de lits, c’est à un autre problème auquel patients, parents et médecins font face. Depuis des mois déjà : le scanner est en panne ! Et envoyer ces gens vers le privé coûte excessivement cher.»

Chaque année, l’Algérie enregistre 45 000 nouveaux cas de cancer. 1 500 chez les enfants. qu’a-t-on fait pour les prendre en charge ? Les enfants atteints de cette maladie viennent de tout le pays pour se diriger vers le centre Pierre-et-Marie-Curie, seule structure qui traite les cancéreux.

Pour l’heure, patients et parents attendent et continuent d’espérer trouver autre chose que du mépris dans les six services d’oncologies censés être lancés prochainement à travers différentes wilayas du pays. Encore une promesse !

L.S