Enfant détenu au Maroc : le gouvernement interpellé

Enfant détenu au Maroc : le gouvernement interpellé

L’affaire du jeune algérien Islam, âgé de 14 ans, placé dans un centre de détention à Agadir, au Maroc, suscite une forte indignation de la part des associations algériennes qui dénoncent une cabale judiciaire contre cet enfant et interpellent les autorités algériennes pour réagir avec toute la fermeté voulue.

Placé en prison pour avoir eu une altercation avec un autre enfant de son âge issu d’une famille marocaine, proche de la lignée royale, il bénéficie d’un large mouvement de solidarité de la société civile algérienne et des associations à l’instar du réseau Nada pour la défense et la protection des droits de l’enfant, qui se dit inquiet surtout du caractère pénal donné à cette affaire chargée d’«une atteinte à la pudeur» qui n’a été aucunement prouvée.



Le réseau Nada a dépêché ses avocats pour s’enquérir de la situation et assister l’avocat de l’ambassade d’Algérie à Rabat dans cette affaire. «Notre réseau s’indigne et s’investit dans cette affaire «afin que justice soit faite», lit-on dans le communiqué du réseau Nada, rendu public hier. «Nous travaillons de pair avec nos partenaires associatifs marocains pour faire respecter les droits de l’enfant et lutter contre toute utilisation de ces innocents», a indiqué le communiqué.

Il interpelle les autorités algériennes à réagir très vite et à prendre les mesures nécessaires pour le transfert d’Islam vers son pays et lui épargner «un procès inventé de toutes pièces», a indiqué le communiqué. Pour rappel, le réseau Nada, qui suit de près cette affaire depuis son début, a mis en avant le rapport du médecin légiste marocain, qui attestait de l’inexistence de la moindre trace d’agression ou de violence sexuelle sur le corps de la présumée victime du jeune Islam. Un rapport que la justice marocaine a ignoré. Les résultats du rapport ont été renforcés par le témoignage du président de la Fédération marocaine de voile, Ahmed Ben Waten, qui a affirmé que l’altercation s’était produite en présence de techniciens algériens, tunisiens et marocains. Les faits de cette affaire remontent à la deuxième semaine du mois de février lorsque le jeune Islam Khouled est parti au Maroc dans le cadre d’une session d’entraînement en tant que membre de l’Équipe nationale de voile.

C’est dans un hôtel d’Agadir qu’une altercation l’avait opposé à un enfant marocain de son âge, avant de s’élargir aux adultes. Selon les informations rapportées par les médias marocains, le jeune Islam avait tout simplement répondu à une provocation du Marocain qui lui avait baissé le pantalon en lui faisant la même chose.

Mais la famille de l’enfant marocain a usé de son influence pour en faire une affaire pénale en déposant une plainte d’«atteinte à la pudeur». Sans assistance juridique, ni diplomatique, ni légale (absence du tuteur de l’enfant), un PV d’instruction a été signé par le président de la Fédération algérienne de voile et «c’est là où réside la faille de la partie algérienne dans cette affaire», indique le communiqué du réseau NADA. Le jeune Islam encourt désormais entre 10 et 20 ans de prison.

L’enfant algérien a déjà passé 23 jours dans un centre de détention marocain, sa famille et la société civile interpellent le gouvernement algérien afin de réagir.

Louisa Aït Ramdane