En présence d’experts et chercheurs nationaux et étrangers dans le domaine des énergies renouvelables, les enjeux en la matière à travers le monde ont été au centre d’une rencontre ouverte mercredi à l’Université africaine Ahmed-Draya d’Adrar.
Organisée en coordination avec l’entreprise allemande chargée du projet DESERTEC et le groupe Red-Med, cette rencontre a donné lieu à l’animation d’une série de communications-débats axés autour de questions relatives à l’utilisation des énergies renouvelables, ainsi que le développement du partenariat, notamment dans le domaine de l’échange d’expériences scientifiques, pour le bien-être des peuples.
Le directeur général du projet DESERTEC, Paul Vincent, a mis l’accent sur la nécessité d’unifier les efforts internationaux et des entreprises, afin de réaliser un avenir meilleur pour l’humanité, en matière d’énergies renouvelables, ajoutant que « le projet Desertec ne consiste pas en l’exportation des énergies africaines vers l’Europe, mais vise l’exploitation des énergies renouvelables à travers le monde au profit des populations ».
« Notre projet ambitionne de soutenir les gouvernements et les entreprises en mettant à leur disposition le savoir et la technologie nécessaires à l’exploitation à bon escient de cette énergie, notamment en Algérie qui œuvre, dans sa stratégie, à la réalisation de centrales hybrides pour la production énergétique », a soutenu Paul Vincent.
Pour l’économiste Mustapha Mekideche, il est impératif « d’asseoir le partenariat euro-maghrébin et notamment algérien sur des bases objectives en matière d’énergies renouvelables ». Ces paramètres doivent tenir compte, a-t-il dit, de la localisation des énergies renouvelables en Algérie et de la vision de l’Etat algérien concernant le partenariat avec l’Europe, à la lumière des catastrophes naturelles enregistrées à travers le monde, à l’instar de celle de Fukushima au Japon.
Le directeur général du Centre de développement en énergies renouvelables (CDER), Noureddine Yassa, a relevé que le centre s’est attelé jusqu’ici à la dotation de 2.000 foyers en panneaux solaires. Des efforts sont menés pour développer davantage les technologies et les moyens de stockage de cette énergie, a-t-il dit.
Selon ce responsable, le CDER a procédé, à la faveur de ses recherches et expériences, à la mise au point, tout en se référant à l’expérience algérienne, du premier Atlas (guide) de l’énergie solaire, qui sera suivi de deux autres sur les énergies éolienne et géothermique.
Le directeur du groupe Red-Med, Mohamed Fechkeur, a justifié le choix de la wilaya d’Adrar pour abriter cette conférence par sa position géographique favorable, avec un important taux annuel d’ensoleillement, d’où, a-t-il dit, le besoin de trouver des techniques d’exploitation de cette source d’énergie avec le concours de l’expertise internationale, à l’exemple de l’entreprise allemande chargé du projet « Desertec ».
L’Algérie, consciente de l’importance des énergies renouvelables dans la réalisation d’un développement durable, s’attelle, dans le cadre de sa stratégie énergétique, à la concrétisation de projets de centrales de production d’électricité par l’exploitation des énergies solaire et éolienne, a-t-on indiqué.
La wilaya d’Adrar a bénéficié, dans ce cadre, d’un projet de ferme éolienne de production d’énergie d’une capacité de 10 mégawatts, première du genre à l’échelle nationale.
Fruit d’un partenariat algéro-français, cette ferme éolienne, implantée dans la zone de Kabertène, à 80 km au nord d’Adrar, a été confiée, pour l’étude et la réalisation, au consortium CEGELEC (Algérie-France).
La wilaya d’Adrar sera renforcée, à l’horizon 2020, par une nouvelle centrale de 175 mégawatts, dont les études de localisation sont en cours, selon le directeur de l’énergie et des mines de la wilaya d’Adrar.