ALGER – Le parc national des énergies nouvelles et renouvelables comprend actuellement 24 centrales cumulant une puissance globale de 354,3 mégawatts (MW), a indiqué, mercredi à Alger, le P-dg de Shariket Kahraba wa Taket Moutadjadida (SKTM, filiale de Sonelgaz), Chahar Boulakhras.
Ce parc des énergies nouvelles et renouvelables (EnR) se compose de 23 centrales de photovoltaïque (PV) d’une puissance globale de 344,1 MW et d’une (1) pour l’énergie éolienne de 10,2 MW, a précisé M. Boulakhras lors d’une rencontre organisée par le « Club Energia » du Forum des chefs d’entreprises (FCE) sous le thème « gestion des grands projets dans les domaines de l’énergie solaire ».
A ce propos, il a rappelé que l’Algérie avait mis en place une stratégie nationale permettant de mettre en œuvre le programme de développement de ces énergies.
« Nous ne sommes pas en retard dans la réalisation du Programme national du développement des EnR. L’Algérie a tracé une stratégie pour développer ces énergies à l’effet de mettre en place un éco-système et une industrie locale avec une intégration nationale progressive de tous les maillons de la chaîne de valeurs », a indiqué le même responsable à la presse en marge de cette rencontre.
Il a ainsi estimé que cette stratégie était bénéfique pour l’Algérie du fait que les coûts d’investissement ont finalement été ramenés de 50 milliards de dollars, tel qu’évalué initialement, à un montant oscillant entre 20 et 25 milliards de dollars.
Détaillant les étapes de cette stratégie, il a indiqué qu’elle était scindée en trois (3) phases dont la première avait consisté à réaliser des projets-pilotes et à mettre en place des mécanismes de financement nécessaires au développement de ce programme.
Les projets réalisés au titre de cette phase avaient porté sur la mise en place des installations pilotes pour tester les technologies disponibles, ainsi que le lancement du projet de réalisation d’une ferme éolienne de 10 MW à Kabertene (Adrar) et du projet de réalisation d’une centrale photovoltaïque de 1,1 MW à Ghardaïa.
Ces deux projets, réalisés dans le cadre de la phase expérimentale, sont en exploitation depuis 2014.
Pour ce qui est de la deuxième phase, achevée en juillet 2017, elle consistait à déployer 22 centrales, et ce, en partenariat avec des firmes internationales, a-t-il ajouté.
S’agissant de la troisième phase, toujours en cours, elle vise à mettre sur pied une industrie dédiée aux EnR devant permettre la fabrication en Algérie des biens d’équipements liés à cette filière énergétique, a-t-il encore précisé.
Cette phase a également pour objectif de réaliser une intégration nationale progressive de tous les maillons de la chaîne de valeurs (système industriel énergétique intégré depuis la fabrication des équipements jusqu’aux services de construction, d’exploitation et de maintenance).
Pour sa part, un expert en transition énergétique, Tawfik Hasni, présent à cette rencontre, a indiqué à la presse que l’installation de plus de 340 MW en photovoltaïque place, certes, l’Algérie parmi les meilleurs pays africains dans ce domaine, mais vu les objectifs tracés, « l’Algérie est encore loin dans ce domaine ».
Ainsi, pour accélérer le processus, « il est impératif de libérer les initiatives et de bannir la sélectivité dans le développement de ces énergies vertes », préconise-t-il.
En d’autres termes, cet expert estime qu’il ne faut pas se focaliser uniquement sur le photovoltaïque mais laisser aussi la chance à toutes les autres alternatives énergétiques renouvelables tels le solaire thermique et le nucléaire civil.