L’objectif fixé par l’Algérie d’atteindre à l’horizon de 2030 entre 30 et 40% de production électrique propre intéresse les Allemands qui veulent leur part dans ce projet auquel l’Etat a consacré plus de 30 milliards de dollars.
I ls l’ont fait savoir hier, lors d’une conférence consacrée au partenariat algéro-allemand dans le domaine de l’autoconsommation des énergies renouvelables dans l’industrie et l’agriculture tenue par la Chambre algéro-allemande de Commerce et d’industrie (AHK Algérie) à l’hôtel El Djazaïr à Alger. Pendant toute la journée d’hier, des représentants d’entreprises et des centres de recherche allemands intervenant dans le domaine des énergies renouvelables ont exposé les avancés réalisées par leur pays et les technologies qu’ils maîtrisent.
» Nous intervenons dans l’intégration des réseaux des énergies renouvelables et nous formons des Algériens dans ce domaine en présence et à distance », a affirmé le directeur général de Renewables Academy (Renac) Herr Berthod Breid. Pour souligner l’importance des énergies renouvelables, il a indiqué que la part des énergies renouvelables dans la production de l’électricité dans son pays est passée du 5% en 2003 à 25% en 2013.
Cet exploit d’après lui, témoigne de place de plus en plus importante qu’occupent les énergies propres en Allemagne. Cette part sera augmentée au cours des prochaines années. »L’expérience allemande pourra servir l’Algérie qui veut réaliser avec succès sa transition énergétique », a-t-il souligné. Pour lui, l’Allemagne est le pays le mieux placé pour accompagner l’Algérie dans ce domaine.
»L’autoproduction de l’électricité ne peut qu’être utile pour l’Algérie dont ses populations sont éparpillées sur un immense territoire », a-t-il ajouté. Toutefois, il rassure que les énergies renouvelables ne peuvent constituer à court terme un concurrent pour les hydrocarbures. » L’Algérie continuera à exporter le gaz et le pétrole vers l’Allemagne et les autres pays. Les énergies renouvelables ne seront pas un remplaçant pour les hydrocarbures », a-t-il tenu de préciser.
A son tour, le chargé de projet au Reiner Lemoine Institut, Paul Bertheau, dira que l’Algérie occupe une place idéal pour développer les énergies renouvelables. Il explique : » l’Algérie a un bon potentiel pour l’énergie éolienne sur une bonne partie du territoire national, vitesse du vent la plus élevée à l’intérieur du pays ( 7 m/s). La combinaison de l’énergie solaire et éolienne peut réaliser une partie élevée d’énergies renouvelables », a-t-il affirmé. Pour étayer ses propos, il dira que » 80 % de la population habite au long de la côte, de grandes parties de l’intérieur sont inhabitées.
De grandes distances provoquent des coûts de transport élevés, des régions éloignées dans le centre du pays peuvent être approvisionnées par une combinaison d’énergie solaire et éolienne ». Il a aussi proposé l’installation de l’éclairage rural fonctionnant à la base des énergies renouvelables.
Pour les coûts, il croit que les montants des subventions qu’accorde l’Etat pour la production de l’électricité pourront suffire pour financer les projets de l’énergie renouvelable. Prenant la parole, la chef du projet enginneering à la Sonelgaz, Mme. Baya Belarbi, mettra l’accent sur les efforts de l’Etat à diversifier ses sources d’énergies. » L’Algérie, de part sa situation géographique dispose d’un gisement solaire et d’un potentiel éolien des plus importants au monde ; Le gouvernement a adopté, en février 2011, un programme ambitieux des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique », a-t-elle dit, avant de s’étaler sur les projets déjà lancés.
» L’Algérie s’est lancée dans la réalisation de projets pilotes pour comparer les différentes technologies et recherche de partenariat stratégique. Il s’agit de l’installation de stations de mesures terrestres pour confirmer le potentiel, de l’investissement dans le potentiel humain (formation), de développement d’une R&D associée à travers des partenariats avec les universités et les centres de recherche ».
R. C.