Cet objectif ambitieux pourrait être réalisé grâce à la réalisation d’une usine de fabrication de modules photovoltaïques d’une capacité équivalente à 120 MW/an par le Groupe Sonelgaz à travers sa filiale Rouiba-Eclairage et dont la mise en service est prévue pour le fin de 2013.
D’ici là, cette période sera également marquée par des actions de renforcement de l’activité d’engineering et d’appui au développement de l’industrie photovoltaïque à travers la constitution d’une joint-venture qui regroupera les différents acteurs (Rouiba-Eclairage, Sonelgaz, CREDEG, CDER et UDTS), en partenariat avec des centres de recherche.
Les initiatives enclenchées émanent d’un projet dûment préparé. Adopté en février dernier par le Conseil des ministres, le programme national des énergies renouvelables prévoit une introduction progressive des sources alternatives, notamment le solaire avec ses deux branches (thermique et photovoltaïque), dans la production d’électricité sur les 20 prochaines années.
Par ailleurs, la réception en mi-juillet de la première centrale électrique hybride du pays a définitivement placé l’Algérie dans la trajectoire de la mise en œuvre de ce programme. D’une capacité globale de 150 MW, dont 30 MW provenant du solaire, cette centrale, la deuxième du genre dans le monde, a ainsi ouvert le long chapitre des projets en cours ou en maturation pour le passage de l’Algérie à des sources d’énergies alternatives, en plus des énergies fossiles, qui constituent toujours un intérêt important au sein de la communauté internationale.

Au moins, six centrales de même principe, mais dont la part du solaire serait de plus en plus importante, sont programmées juste pour les neuf prochaines années, ce qui permettra de lever progressivement la contribution des énergies renouvelables dans la satisfaction des besoins internes en électricité. Sur la période 2014-2020, l’objectif est d’atteindre un taux d’intégration des capacités algériennes de 80%. Pour ce faire, il est prévu la construction d’une usine de fabrication de silicium.
Par ailleurs, il est attendu qu’un réseau de sous-traitance nationale soit mis en place pour la fabrication des onduleurs, des batteries, des transformateurs, des câbles et autres équipements entrant dans la construction d’une centrale photovoltaïque.
L’Algérie devrait disposer également, sur la même période, de capacités de conception, de procurement et de réalisation capables d’atteindre un taux d’intégration de l’ordre de 60% par des entreprises algériennes.
Il est également prévu la réalisation d’un centre d’homologation des équipements destinés aux installations des EnR. Sur la période 2021-2030, l’objectif est d’atteindre un taux d’intégration supérieur à 80%. C’est pourquoi la capacité de production des modules photovoltaïques devrait être étendue pour atteindre les 200 MWc/an. Cette période serait marquée par le développement d’un réseau de sous-traitance nationale pour la fabrication des équipements nécessaires à la construction d’une centrale photovoltaïque.
Elle devrait également être marquée par la maîtrise totale des activités d’engineering, de procurement et de construction des centrales et des unités de dessalement des eaux saumâtres.
Il est prévu, au courant de cette même période, d’exporter non seulement l’électricité produite à partir des énergies renouvelables, mais aussi le savoir-faire et les équipements entrant dans la production d’électricité à partir des énergies renouvelables.
Sihem Oubraham