Energies renouvelables, Des opérateurs nationaux dans le désarroi

Energies renouvelables, Des opérateurs nationaux dans le désarroi
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La concrétisation du programme national de développement de ces énergies est tributaire de la levée de certains écueils qui se dressent contre l’aboutissement des investissements publics et privés dans l’industrie des énergies renouvelables.

Dans un contexte de baisse chronique de la production des hydrocarbures et une hausse effrénée de la consommation interne, notamment en gaz, des établissements, opérateurs publics et privés, proposent au gouvernement de lever les obstacles empêchant une exploitation commerciale des énergies renouvelables, particulièrement le solaire.



Une évolution logique depuis la publication, dans le journal officiel du 23 Avril 2014, du texte et des conditions d’application qui garantissent les tarifs d’achat de l’électricité produite à partir des installations utilisant la filière solaire photovoltaïque. Et surtout depuis que le pays a concocté son propre programme de développement des énergies nouvelles et renouvelables et de l’efficacité énergétique. Le programme, faut-il le rappeler, consiste à installer une puissance d’origine renouvelable de près de 22 000 MW entre 2011 et 2030 dont 12 000 MW seront dédiés à couvrir la demande nationale en électricité et 10 000 MW à l’exportation.

Cependant, la vente était suspendue à l’existence d’une garantie d’achat. Maintenant que la chose est faite, les opérateurs demandent de passer à une autre étape de la réalisation dudit programme. D’autant plus que des établissements publics ainsi que des entreprises d’Etat et du privé ont investi dans la recherche et la production des installations solaires. «Les barrières d’ordre administratif ou celles liées au code des marchés publics doivent être levées afin de donner la priorité aux entreprises nationales, publiques et privées, dans la passation des marchés de réalisation des nombreux projets du renouvelable».

LG Algérie

C’est le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) qui demande au gouvernement de libérer les initiatives et assumer ses propres engagements. Cet organisme public est allé jusqu’à défendre l’intérêt des entreprises algériennes qui s’investissent à la sueur du front dans la recherche et la production des équipements liés aux énergies renouvelables. Le CDER n’a pas hésité récemment à exprimer son regret de voir «des marchés octroyés aux sociétés multinationales».

Deux entreprises, une privée et l’autre publique, ont consenti d’énormes efforts dans ce domaine ; la Sonelgaz et Condor en l’occurrence. La Sonelgaz a investi près de 100 millions d’euros dans le projet Rouiba Eclairage de fabrication de panneaux solaires et de supports de réseaux électriques. Condor, quant à lui, ne fait qu’accélérer ses programmes de recherche et développement dans le photovoltaïque en signant, fin décembre 2014, un partenariat stratégique avec une des éminentes start-up américaines de la Silicon Valley : ENKI Technologies en l’occurrence. Les opérateurs algériens demandent un traitement équitable avec les entreprises étrangères dans l’attribution des marchés de réalisation de fermes solaires.

Contacté par nos soins, Abderrahmane Benhamadi, Président du conseil d’administration de Condor Electronics, n’hésite pas à critiquer le gouvernement quant à sa politique de ségrégation dans l’attribution des marchés d’installation de fermes solaires. Abderrahmane Benhamadi s’impose en fervent défenseur de l’option des énergies renouvelables. Son message traduit le désarroi de bon nombre d’opérateurs nationaux en quête de rentabiliser leurs investissements.

Ali Ben Mohamed (L’Eco n°108 / du 16 au 31 mars 2015)