Energies renouvelables : Au-delà des discours

Energies renouvelables : Au-delà des discours
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Le développement des énergies renouvelables fait partie de ces alternatives sur lesquelles veulent s’appuyer les pouvoirs publics pour palier à la dépendance aux hydrocarbures…

Si leurs prix, qui demeurent excessivement chers, expliquent le désintérêt du citoyen lambda vis-à-vis de ces énergies, les professionnels, et notamment ceux versés dans la recherche sont catégoriques : l’Algérie ne peut pas se permettre de passer outre.



D’autant qu’il ne s’agit ni plus ni moins que de «l’avenir de notre sécurité énergétique». «A un moment donné, ce sera incontournable», affirmait à ce sujet, le directeur général de l’unité de développement solaire de Bou Ismaïl, Belkacem Bouzidi, qui intervenait aujourd’hui matin au micro de la chaîne III de la Radio nationale. «Les énergies fossiles tendent à s’épuiser.

Les chiffres avancent les années 2030 ou 2040 au plus tard. Les énergies renouvelables sont une bonne alternative en particulier pour les  années à venir», indique-t-il. Pour lui, il faut y penser «dés aujourd’hui». A ce propos, M. Bouzidi reviendra sur l’intérêt que porte le gouvernement à cette voie indiquant que «60 milliards de dollars d’investissements seront injectés dans le renouvelable par rapport au plan d’action du gouvernement à l’horizon 2030». «Le gouvernement a pris en charge ce dossier en adoptant un programme sur le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Ce dernier doit normalement se terminer en 2030. Avec comme objectif d’atteindre les 40% d’énergie renouvelable qui seront injectés dans le mix énergétique », a-t-il fait savoir. Au-delà du marché local, c’est le commerce extérieur qui est visé. D’autant que des études ont démontré que « 4% de notre solaire pourraient alimenter toute l’Europe en matière d‘énergie solaire », argue-t-il. Outre le solaire, c’est la question de l’eau qui intéresse particulièrement le centre de recherche. M. Bouzidi, indique à ce sujet « nous avons pris en charge le dossier –eau- qui est scindé en deux parties : le dessalement d’une part et d’autre part  l’épuration des eaux usées qui seront destinées pour l’irrigation». Pourtant, cette dynamique de recherche fait face à un problème majeur : le manque d’intérêt des industriels locaux. Et  la méconnaissance des avantages pluriels de ce type d’énergies, dont l’économique fait partie intégrante, n’est pas le seul facteur. Il s’agit pour M. Bouzidi, beaucoup plus d’un problème lié à une culture de l’entreprenariat bien ancrée chez nous. Il confiera qu’un industriel lui a tout bonnement expliqué qu’il était « beaucoup plus rentable pour lui de ramener de la marchandise de l’extérieur que d’investir dans un brevet qui mettra des années avant de voir fructifier son investissement…».

Lyes Sadoun