Le recours au nucléaire semble inévitable pour l’Algérie, d’autant plus qu’elle dispose de réserves d’uranium. Les premières centrales seront réalisées dans quelques années mais, avant, un énorme travail doit être effectué.
Il s’agit notamment de préparer les gens et les former dès maintenant sur ce type d’énergie. Il faut également prendre toutes les mesures de sécurité qui s’imposent.
Le nucléaire est une option qui n’est pas à écarter actuellement par l’Algérie, puisqu’à l’horizon 2020, les premières centrales nucléaires seront réalisées dans notre pays, a expliqué le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, qui a ajouté : «Mais nous prendrons des mesures de sécurité, nous sommes dans un pays où l’eau manque et dans un pays situé sur une zone sismique et il y a aussi à étudier la façon d’exploiter cet uranium d’une manière sûre pour la population et pour notre pays.
Mais je ne peux pas exclure aujourd’hui de faire appel à l’énergie nucléaire, il faut préparer les gens et les former dès maintenant. Parce que même si nous décidions aujourd’hui de faire une centrale nucléaire, il nous faudra entre 15 et 20 ans pour la réaliser. Donc, il faut réunir les moyens humains et techniques pour pouvoir exploiter une centrale nucléaire».
Sur un autre volet et abordant la loi sur les hydrocarbures, le ministre, qui intervenait ce matin sur les ondes de la chaîne trois de la radio nationale, a affirmé qu’elle sera amendée, précisant qu’actuellement le ministère de l’Energie et des Mines y travaille conjointement avec le ministère des Finances.
Interrogé sur les principaux amendements qui seront portés au texte actuel, Yousfi a expliqué qu’il s’agit de réfléchir à adapter la législation algérienne à l’environnement international en matière d’hydrocarbures. «Depuis quelques années, les cours ont changé puisqu’ils ont augmenté d’une manière significative et il y a eu l’apparition de nouvelles technologies et de nouvelles dispositions légales dans de nombreux pays, aussi une législation qui n’évolue pas risque de ne plus être attractive», a expliqué le ministre.
Il s’agit de réfléchir, a-t-il dit, pour apporter des incitatifs essentiellement d’ordre fiscal pour relancer l’exploration. «Ensuite, il faudra encourager le développement et l’exploitation de gisements de taille moyenne ou difficile ou bien situés dans des zones relativement peu connues comme l’off-shore».
Selon lui, ces amendements peuvent également permettre d’entamer d’ores et déjà l’exploration et le développement d’éventuels hydrocarbures dits «non conventionnels».
A signaler toutefois que les amendements qui seront présentés au gouvernement dès que le travail sera achevé, ne concernent pas les gisements en production qui restent soumis aux dispositions actuelles. Donc, ces amendements éventuels n’auront pas d’effets sur la fiscalité actuelle ni sur les revenus du pays.
A une question de savoir comment le ministère compte s’adapter à l’environnement international, M. Yousfi a précisé qu’il s’agit d’adapter la fiscalité pétrolière en fonction de la difficulté et en fonction des investissements qui sont faits pour le développement des gisements.
A la question de savoir si ces mesures sont édictées par des pressions étrangères exercées sur l’Algérie par différents partenaires, le ministre a répondu : «Nous ne sommes pas soumis à des pressions de qui que ce soit et c’est en toute souveraineté que nous réfléchissons à notre propre intérêt et pour notre futur.»
– Dans les prochaines dix années les capacités nationales de raffinage seront doublées. Mais d’ici là, l’Algérie continuera d’importer pour près de deux milliards de dollars de carburant pour la consommation locale, notamment de gasoil. En somme, l’Algérie exporte du pétrole pour qu’il lui soit renvoyé en gasoil pour l’équivalent de deux milliards de dollars alors qu’elle peut le traiter localement. Interrogé sur cette question, le ministre a expliqué qu’il faut défalquer de ces deux milliards de dollars le revenu de l’exportation du pétrole qui est l’équivalent de cette quantité de gasoil importée. «Nos raffineries sont actuellement en réhabilitation dans le cadre d’un programme mis en place à cet effet. Ces raffineries doivent absolument être réhabilitées pour augmenter leur capacité de production et améliorer la qualité de nos produits», a déclaré le ministre. «Certains de nos produits actuels ne répondent pas aux spécificités internationales, ainsi nous ne pouvons pas les exporter si nous ne réhabilitons pas nos raffineries. Et durant la période de réhabilitation de nos raffineries, nous importons ce qui nous manque en matière de produits pétroliers», a-t-il souligné.
M. D