Energie: Les offres algériennes à l’UE

Energie: Les offres algériennes à l’UE

L’Algérie et l’UE se sont rencontrées, vendredi à Bruxelles, pour discuter de leur Partenariat énergétique. Il a été question d’énergie renouvelable et de coopération stratégique, d’une manière générale.

Vendredi, en marge du Sommet européen, une délégation algérienne menée par le ministre de l’Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi, a débattu avec son homologue de la Commission européenne, des offres algériennes dans le domaine des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.



Après la rencontre du matin entre le ministre algérien et M. Gunther Oettinger, Commissaire en charge de l’Energie, et le traditionnel point de presse durant lequel les deux partenaires ont mis l’accent sur la complémentarité des points de vue et les ambitions d’une coopération partagée et ambitieuse, ce fût le tour des experts algériens d’animer quatre ateliers portant sur la stratégie algérienne en matière d’énergies renouvelables.

Cela a concerné les domaines de la recherche, de l’innovation et de la production, ceux des infrastructures et des investissements spécifiques, les questions réglementaires et juridiques et enfin, les conditions d’une coopération partagée.

Rappelons que cette rencontre intervient juste après la « Journée algérienne de l’Energie » tenue en novembre à Oran, en marge du Conseil mondial de l’Energie, durant laquelle le ministre algérien de l’Energie avait réaffirmé l’engagement de l’Algérie pour des « investissements lourds et à longs termes », dans l’énergie renouvelable. L’Algérie ambitionne, dit-on, de produire 22.000 mégawatts à l’horizon 2030, dont 10.000 seront destinés à l’exportation.

Attendu que l’Algérie est actuellement le 2ème partenaire de l’UE en lui fournissant 30% environ, de ses besoins en gaz (Russie 40% et Norvège 25%), c’est donc tout naturel que l’Algérie et l’UE cherchent les moyens d’une coopération plus poussée et mieux adaptée sur le futur, en particulier dans les énergies nouvelles d’origines solaire et éolienne. Les enjeux sont énormes en cette période d’interrogation sur les périls climatologiques dus, en grande partie, aux énergies fossiles et fissiles (nucléaires).

Pour l’heure, le gaz naturel est l’alternative choisie aux côtés des énergies renouvelables sur les moyens et longs termes. Disposant de capacités considérables dans ces deux types d’énergie, l’Algérie a mis en place une politique et une stratégie ambitieuse sur ces énergies du futur. « Bien que nous ayons depuis longtemps les compétences, les moyens et une expertise en la matière, il nous manquait un coordonnateur qui rassemble, organise et oriente une stratégie globale de production.

C’est enfin fait, il s’agit bien sûr du Haut Commissariat aux Energies renouvelables, ainsi que de l’Institut de formation, de recherche et de développement », a expliqué en substance le directeur général de l’Energie, M. Abdelkader El Mekki, dans un entretien avec la presse algérienne, la veille de la rencontre à Bruxelles.

Il a ajouté « avec l’adoption et la mise en place du programme gouvernemental, nous sommes désormais armés pour être un acteur national et régional de premier plan.» Par ailleurs, les questions des infrastructures de transmission d’électricité ont été débattues en atelier sous la présidence du P-DG de Sonelgaz, M. Boutarfa, atelier durant lequel les spécialistes algériens et européens ont constaté la convergence de leurs stratégies.

Enfin, les perspectives des investisseurs européens ont été exposées par 4 hauts responsables européens qui ont montré tout l’intérêt qu’ils portent à l’offre algérienne. S’il est vrai que le discours développé ces dernières années, sur le passage progressif aux énergies renouvelables (et vertes) a promis et promet des rendez-vous, souvent non tenus, il est vrai aussi que les lobbys de l’Energie par le «tout nucléaire » n’ont jamais été aussi puissants et actifs pour défendre leurs intérêts financiers

Cependant, la fin des énergies fossiles; les enjeux climatiques et les périls sur l’évolution de la planète sont si vitaux que les pays industrialisés (et ceux en voie de développement) ne peuvent se permettre l’économie d’une vraie révolution énergétique qui tende vers l’exploitation des immenses et infinies potentialités des sources d’énergies nouvelles, principalement le solaire et l’éolien. L’Algérie et l’UE ont, semble-t-il, saisi toute son importance et veulent avancer ensemble vers cet avenir.

M’hammedi Bouzina Med