La consommation d’énergie des pays arabes a progressé de 22% ces cinq dernières années -pour passer de 8,196 millions barils équivalent pétrole par jour (bep/j) en 2004 à 10 millions bep/j au début 2009-, selon le dernier numéro du bimensuel spécialisé Pétrole et Gaz Arabes.
Cette publication spéciali-sée s’est basée sur les der-niers chiffres communiqués par l’organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Opaep) sur l’année 2008.
Selon PGA, les pays membres de l’Opaep avaient consommé l’année dernière 91% de la consommation énergétique de l’ensemble du monde arabe, soit 9,144 millions bep/j couverte pour l’essentiel par les hydrocarbures qui en représentaient 98,8% en 2008, dont 5,4 millions bep/j de pétrole et 4,45 millions bep/j de gaz naturel.
Dans la liste des pays qui consomment le plus d’énergie, l’Arabie Saoudite vient en première position suivie par l’Egypte et les Emirats arabes-unis. L’Algérie est classée en quatrième position avec une consommation approximative de 860.000 bep/j.
La consommation d’électricité en Algérie augmente environ de 7% par année à cause de la hausse de la consommation de l’électricité chez les ménages qui a atteint +46% entre 2000 et 2006. Conséquence directe de cette explosion de la demande intérieure, la distribution de l’électricité a connu ces dernières années de fortes perturbations, notamment durant certaines périodes de l’année.
Face à cette hausse constante de la consommation de l’énergie électrique favorisée aussi bien par la croissance démographique que par l’extension de l’utilisation des produits électroménagers en Algérie, le concept d’efficacité énergétique se pose aujourd’hui avec acuité, d’autant que le marché algérien regorge de produits fortement «énergétivores».
La répartition de la consommation électrique des ménages selon les usages fait ressortir une part de 32 % pour les produits d’éclairage, 28 % pour le réfrigérateur, 22 % pour la télévision, 10 % pour le climatiseur et 4 % pour le lave-linge.
Le post froid est à l’origine de 40% de l’énergie perdue en raison des surconsommations. Entre 2000 et 2006, le parc des équipements de froid domestique en Algérie a augmenté de 1.348.276 réfrigérateurs et de 1.154.087 de climatiseurs, selon les statistiques de l’ONS.
La maîtrise du post froid peut permettre d’économiser 8 % sur la consommation nationale finale d’énergie électrique, ce qui engendrerait un potentiel d’effacement de la puissance appelée pendant l’été de plus 560 mégawatts.
L’absence d’une réglementation stricte a encouragé les vendeurs en Algérie à commercialiser des équipements «énergétivores» et les consommateurs à les priser du fait de leurs prix compétitifs par rapport à d’autres produits fabriqués dans le respect des normes d’efficacité énergétique, mais plus coûteux.
Pour satisfaire cette demande en progression constante, l’Algérie s’est tournée ces deux dernières années vers les énergies renouvelables. Elle ambitionne de produire d’ici à 2010, 7% de son électricité -grâce notamment -à l’énergie solaire et éolienne, soit au moins 450 MW.
Le pays vise à exploiter les potentialités exceptionnelles d’ensoleillement pour utiliser, mettre au point et développer les applications de l’énergie solaire à l’électrification des sites isolés (zones désertiques du Sud, notamment les 4 wilayas du Sud : Adrar, Illizi, Tamanrasset, Tindouf) et régions montagneuses. Des fermes éoliennes sont en projet à Tindouf, Timimoun, Addrar pour 100 MW au total.
La filière hydraulique produit 1,7% de la puissance installée, elle est constituée de 34 groupes dont la puissance unitaire varie de 1 à 5% MW pour les basses chutes et de 12 à 50 MW pour les hautes chutes.
La Sonelgaz a prévu, de son côté, d’investir d’ici 2010 plus de 5 milliards de dollars pour l’entretien du réseau électrique national et pour augmenter les capacités de production d’électricité et d’exportation.
Samedi, le P DG du groupe Sonelgaz a annoncé, la veille de la tenue du deuxième congrès arabe de la production de l’énergie électrique au Koweït, que sa société a lancé un ambitieux programme pour investir dans l’amélioration de ses capacités de production de l’électricité. La Sonelgaz va investir ainsi 19 milliards de dollars d’ici à 2017 pour la production de 2.000 mégawatts destinés à répondre à la hausse de la demande intérieure.
B. Mahmoud