L’Algérie pense exploiter toutes les ressources dont elle dispose pour la production de l’énergie électrique. «La politique énergétique prend en charge tous ces aspects.
On attend la mise en place des conditions adéquates et la concrétisation des projets pour pouvoir entrer en exploitation de toutes ces ressources», dira Ali Hached, conseiller du ministre de l’Energie lors de son passage, hier matin, au forum du quotidien
El Moudjahid. L’exploitation de l’uranium n’est d’ailleurs pas exclue dans la politique énergétique élaborée par notre pays. «L’exploitation de l’uranium est un programme civil visant le développement de la production de l’énergie électrique», affirme le conférencier, ajoutant que «l’Algérie est membre de l’AIEA.
Elle a une parfaite connaissance et respecte toutes les règles et les conditions d’exploitation de cette ressource. Il n’y a donc aucune crainte à avoir dans le développement de ces centrales», dira M. Hached. Il affirme que l’Algérie dispose d’un potentiel pour la réalisation de deux centrales de 2000 mégawatts, permettant ainsi de couvrir entre 10 et 15% des besoins en matière d’électricité à l’horizon 2030.
Pour M. Hached, l’exploitation de l’uranium est «une décision politique interne qui n’obéit à aucune ingérence étrangère». Outre le gaz, «déjà exploité et existant en quantités suffisantes pour répondre à la demande nationale», M. Hached affirme que notre pays dispose «d’une réserve de 250 millions de tonnes de charbon» qui peuvent être exploités pour la même fin à condition d’entamer la réalisation des équipements nécessaires.
«La réalisation de centrales pour l’exploitation du charbon est une option retenue dans le moyen terme», souligne M. Hached qui précise que l’Algérie a toujours opté pour «le mixte énergétique» dans l’exportation de ses ressources. Un grand potentiel est également enregistré dans les énergies renouvelables où notre pays peut produire 12 000 mégawatts.
M. Hached estime que les réserves hydriques en Algérie ne sont pas importantes pour être exploitées dans ce segment. Il rassure que les entreprises du domaine de l’énergie, à savoir Sonatrach et Sonelgaz, sont «en mesure de réaliser tous les projets d’exploitation de ces ressources à condition de lancer l’exploitation», a-t-il précisé. Revenant sur le projet ambitieux annoncé en grande fanfare par le ministère de l’Energie visant à produire 12 000 mégawatts supplémentaires d’électricité à l’horizon 2017,
M. Hached précise qu’il est question de la réalisation de 15 000 km de réseau de distribution, ce qui permettra d’avoir au total 35 000 km, de doubler le nombre de centrales électriques à 350 et les capacités de production. Dans le détail, le conférencier souligne que ce programme urgent va permettre de produire 3300 mégawatts en 2013 et 9000 autres seront opérationnels d’ici 2017. M. Hached a précisé que la réussite de ce programme est tributaire de la contribution de tous les acteurs notamment de l’administration, des collectivités locales, de la société civile et autres.
A propos de la mise en application du plan national des énergies renouvelables visant la production de 12 000 mégawatts d’ici 2030, l’invité a souligné que la première tranche de ce projet a été déjà lancée pour produire 2500 mégawatts en 2015. Interrogé sur les prix du pétrole, il affirmera que le marché mondial connaît une fluctuation des prix entre 90 et 110 dollars, soulignant que «plusieurs facteurs notamment des facteurs politiques vont participer à la hausse ou à la baisse des prix».
Il a annoncé que l’Algérie, via Sonatrach, va entamer l’exploitation d’un gisement nouvellement découvert, ce qui va revoir ses capacités de production à la hausse. «Notre pays va décider, en fonction de la réunion de l’Opep et de ses besoins en termes de capacités et de ressources financières, d’augmenter ou non sa production», a-t-il indiqué.
Nouria Bourihane