Jusqu’au 13 mars 2016 se tient la semaine d’information sur l’endométriose. Ce trouble gynécologique peut entraîner des douleurs importantes ainsi qu’un risque d’infertilité. Il a pourtant longtemps été ignoré et souvent diagnostiqué tardivement.
Un vrai parcours du combattant. Des années d’errance avant de savoir. Trop tard pour avoir un enfant. Les mots de femmes souffrant d’endométriose donnent la mesure de leurs difficultés. Heureusement, la situation s’améliore.
Pourquoi l’endométriose est-elle difficile à diagnostiquer ?
Cette maladie a été trop souvent confondue avec de fortes douleurs de règles. « L’endomètre s’épaissit et saigne sous l’action des œstrogènes, réactivant les douleurs », explique le Dr Pascale This, gynécologue. Mais celles-ci durent en général plus longtemps, elles s’aggravent avec le temps et ne cèdent pas avec du paracétamol ou du Spasfon.
L’endométriose peut aussi se manifester par des règles plus abondantes et des douleurs lors des rapports sexuels, en urinant ou en allant à la selle.
« Il est essentiel d’en parler à son gynécologue car il pourra, grâce à ces indices, prescrire les examens nécessaires au diagnostic : une échographie et une IRM pelvienne, réalisés par des radiologues spécialisés en gynécologie », insiste la spécialiste.
« On estime que l’endométriose touche 10 à 15 % des femmes en âge de procréer, mais seules la moitié d’entre elles ont des symptômes », ajoute le Dr Éric Sauvanet, gynécologue.
Est-ce héréditaire ?
Il existe sûrement un facteur génétique. Des chercheurs de l’Inserm ont identifié un gène dont la présence impliquerait un risque sept fois plus important d’être touchée. Mais on n’en hérite pas forcément, pas plus qu’on ne la transmet à sa fille. Des facteurs hormonaux et environnementaux sont aussi à l’étude.
Quels sont les traitements de l’endométriose ?
Le traitement consiste à bloquer le cycle avec une pilule œstroprogestative prise en continu, sans semaine d’arrêt, ou, en cas de contre-indications, avec des progestatifs (pilule en continu ou stérilet hormonal). « Ce traitement hormonal suffit à soulager plus de la moitié des patientes », note le Dr Sauvanet.
De l’ibuprofène, anti-inflammatoire, associé à des antalgiques type paracétamol codéiné, sont prescrits pendant deux à trois mois, le temps que le traitement hormonal fasse effet.
Si les douleurs persistent, une ménopause artificielle est induite par des médicaments, mais jamais plus de 18 mois en raison de ses effets secondaires, notamment un risque accru d’ostéoporose. Cela peut suffire à calmer la maladie.
Existe-t-il des options naturelles ?
Une étude menée fin 2013 au Brésil auprès de 45 patientes montre qu’à raison de 100 mg par jour, le Pycnogénol, un extrait d’écorce de pin riche en antioxydants, combiné à un contraceptif oral, soulage davantage les douleurs de l’endométriose que le seul contraceptif.
En France, on le trouve sous forme de gélules chez Natésis (30 €, boîte de 40 gélules dosées à 40 mg) ou Nutrixeal (35 €, flacon de 50 gélules dosées à 50 mg).
Quand doit-on opérer ?
Lorsqu’il existe de gros kystes sur les ovaires ou que tous les traitements hormonaux ont échoué, une chirurgie par cœlioscopie permet de retirer les lésions d’endométriose. Elle nécessite 4 à 7 jours d’hospitalisation.
« De 70 à 80 % des femmes sont débarrassées de leurs douleurs après l’opération, constate le Dr Sauvanet. Mais l’endométriose peut récidiver si l’on ne suit pas un traitement hormonal. L’hystérectomie, elle, reste rare même quand l’utérus est touché, concernant moins de 5 % des femmes ».
Peut-on être enceinte quand on souffre d’endométriose ?
L’endométriose est souvent découverte lorsque la femme a un désir de grossesse : de 30 à 40 % des femmes infertiles en souffriraient.