Endettement en Algérie: Le FMI souligne les niveaux relativement faibles

Endettement en Algérie: Le FMI souligne les niveaux relativement faibles

Selon l’institution de Bretton Woods, la dette intérieure de l’Algérie est constituée de titres du Trésor et de dettes restructurées d’entreprises publiques. À fin 2016, la dette intérieure de l’Algérie s’élevait à 3 407 milliards de dinars (soit l’équivalent de 19,9% du PIB).

“Selon divers scénarios et tests de résistance, les niveaux d’endettement sont résilients face aux chocs et les besoins bruts de financement demeurent limités”, souligne le Fonds monétaire international dans une analyse de viabilité de la dette publique algérienne publiée dans son dernier rapport FMI pour les consultations au titre de l’article IV. “En supposant que le solde primaire reste constant à son niveau de 2016 (autrement dit, sans correction budgétaire), la dette publique augmenterait à 39,4% du PIB d’ici 2022, soit nettement en-dessous de la norme de 70% pour les pays émergents” prévoit l’institution de Bretton Woods.

Le FMI relève que la dette de l’État a augmenté, passant de 8,8% du PIB en 2015 à 21% du PIB en 2016, à la suite du rachat de la dette d’une entreprise de service public envers une banque d’État et de l’émission de titres obligataires en faveur de la société pétrolière publique, afin de compenser les pertes subies en vendant des carburants raffinés importés sur le marché intérieur à des prix subventionnés. Selon l’institution de Bretton Woods, la dette intérieure de l’Algérie est constituée de titres du Trésor et de dettes restructurées d’entreprises publiques.

À fin 2016, la dette intérieure de l’Algérie s’élevait à 3 407 milliards de dinars (soit l’équivalent de 19,9% du PIB). Sur ce montant, 978 milliards de dinars correspondaient à des titres du Trésor régulièrement émis et assortis d’échéances variant de 13 semaines à 15 ans. Cette dette est pour l’essentiel détenue par des banques et des compagnies d’assurances. L’emprunt national pour la croissance économique représentait pour sa part 569 milliards de dinars.

Les 1 861 milliards de dinars restants correspondaient à des opérations réalisées par l’État pour venir en aide à des entreprises publiques, pour l’essentiel entre 2009 et 2016. La dette intérieure garantie par l’État s’est élevée à 3 163 milliards de dinars, soit 18,5% du PIB. “La dette publique extérieure est minime et essentiellement envers des créanciers officiels bilatéraux” constate le FM. La dette extérieure de l’État, à fin 2016, était tout juste égale à 1,6 milliard de dollars américains (1% du PIB).

Cette dette est essentiellement envers des créanciers officiels bilatéraux et est assortie de modalités concessionnelles. L’Algérie a remboursé en 2005 le reliquat de sa dette au FMI et a payé par anticipation en 2006 son encours envers le groupe de créanciers du Club de Paris. Depuis lors, la dette extérieure est restée inférieure à 3 milliards de dollars. L’année passée, rappelle le FMI, la Banque africaine de développement (BAfD) a accordé à l’Algérie un prêt d’appui budgétaire de 900 millions d’euros.

Il s’agissait du premier prêt de la BAfD à l’Algérie depuis 12 ans. Le FMI relève que dans le cadre du plan d’assainissement budgétaire prévu par le gouvernement, la dette reculerait à moyen terme. Dans ce scénario, indique l’institution de Bretton Woods, les besoins bruts de financement baissent considérablement, pour se situer en moyenne à 2,3% du PIB au cours de la période. “On suppose que les autorités épuisent leur épargne budgétaire en 2017. Par la suite, elles répondent à leurs besoins de financement en émettant de la dette intérieure et en recourant aux dépôts des organismes publics. Le ratio dette/PIB diminue en passant de 39,5% en 2016 à 27,6% en 2022 (incluant la dette garantie)”, souligne le FMI, jugeant le plan d’assainissement budgétaire des autorités “exceptionnellement ambitieux”.

Toutefois, soutient-t-il, l’expérience internationale montre qu’un tel plan d’assainissement risque d’être difficile à réaliser. Selon le Fonds, le niveau de réduction du déficit se classe dans le 1% le plus important de tous les rééquilibrages budgétaires enregistrés entre 1990 et 2010 dans les pays avancés et les pays émergents dont l’endettement dépasse 60% du PIB. “La nature draconienne du programme des autorités semble être motivée en partie par une réticence à l’endettement (en particulier extérieur) et à l’idée d’une nouvelle dépréciation du taux de change”, estime-t-on.