La pêche algérienne est artisanale. La stratégie nationale adoptée récemment a pour objectif de relever le secteur. « Il faut la création des PME qui va de la petite pêche jusqu’à la petite industrie », recommandé Mme Cristina Amaral, coordinatrice résidente du système des Nations-Unies en Algérie à l’ouverture du 5e Salon international de la pêche et de l’aquaculture (SIPA) mercredi à Oran.
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) travaille en coopération avec le ministère algérien de la Pêche et des ressources halieutiques pour l’amélioration des conditions de vie des populations vivant de la pêche, a indiqué mercredi à Oran Mme Cristina Amaral, coordinatrice résidente du système des Nations-Unies en Algérie.
S’exprimant à l’occasion de de l’ouverture du 5e Salon international de la pêche et de l’aquaculture (SIPA), Mme Amaral a souligné que la coopération avec le ministère de la pêche dépasse l’aspect institutionnel pour toucher le volet technique et la réalisation des infrastructures au niveau des ports de pêche. C’est dans ce cadre que le projet définissant la stratégie nationale pour la pêche artisanale a été signé la semaine dernière après réflexion et consultation faite avec tous les acteurs intervenant dans le secteur. Mais l’objectif primordial de ce projet reste la création d’emplois durables.
Mme Cristina Amaral estime que « pour que le système soit profitable, il faut la création des PME qui va de la petite pêche jusqu’à la petite industrie. Des emplois seront créés aussi bien pour les hommes que pour les femmes ». Pour la coordinatrice résidente du système des Nations-Unies, « aujourd’hui, 80.000 personnes travaillent dans les petits métiers et la pêche artisanale.
Il y a un potentiel de multiplier ce chiffre surtout si on inclut toute la chaine de commercialisation et de conservation pour un produit frais. Ce processus sera mené dans les prochains 4 à 8 mois dans lesquels tous les acteurs seront consultés. Il y aura des choix à faire pour définir ce que va être la pêche artisanale ».
Pour la création des PME, Mme Cristina Amaral n’écarte pas le recours aux dispositifs d’emploi de jeunes mis en place tels que l’ANSEJ et ANGEM pour le micro-crédit . « Il y a toute une opportunité pour faire appel à tous ces mécanismes », dit-elle. Et d’ajouter : « La raison pour laquelle le gouvernement algérien nous a appelé, est de voir comment faire le suivi des jeunes. On ne monte pas une entreprise du jour au lendemain. Il faut tout un processus de suivi et d’accompagnement et de formation de façon à créer des compétences pour exercer leurs métiers ».
Une nouvelle stratégie pour relancer l’aquaculture au Sud
La coopération entre l’Algérie et la FAO pour le développement de la pêche est aussi basée sur l’aquaculture en milieu saharien et en milieu marin. C’est dans ce cadre que l’Algérie a adopté en 2013, une nouvelle approche de la FAO appelée le cadre de programmation par pays (CPP) pour faire de ce secteur une des priorités du pays. L’expérience des élevages de poissons, menée entre 2008 et 2009 dans la wilaya de Ouargla et ses alentours, n’a pas donné les résultats escomptés.
Pour relancer ce projet, une mission de la FAO a visité les lieux il y a trois semaines dans le but de formuler une nouvelle stratégie en tenant compte des expériences déjà menées et des potentialités de la région, a indiqué le représentant de la FAO en Algérie, M.Assaf Nabil. La mise en œuvre de ce projet est prise en charge par l’Algérie tandis que la FAO assure l’accompagnement technique à la demande du pays.
Un observatoire pour la pérennité des ressources halieutiques
Considéré comme un partenaire privilégié de la FAO, l’Algérie vient également de réaliser avec cette organisation un projet sur le développement de l’observatoire national scientifique et socioéconomique de la pêche. Cet organisme a pour objectif d’inciter le ministère à revoir les données sur les collectes et les prélèvements en matière de pêche, nous a expliqué M.Assaf Nabil, insistant sur la mise place d’un système de statistiques adéquat pour avoir des données fiables.
Selon lui, avant la mise en place de ce système, il est question de former le personnel chargé de la collecte des données et de procéder à l’aménagement des ports de pêche. Une autre formation sur l’aspect socioéconomique de la pêche s’est avérée indispensable, a-t-il dit, pour la prise en charge de la population qui travaille dans le secteur en leur offrant l’assistance nécessaire en matière d’éducation et d’accès aux soins médicaux.
Plus explicite sur la mise en place de cet observatoire, le directeur du département des pêches de la FAO, M.Lahsen Ababouche a souligné que dans le secteur de la pêche, la collecte de données fiables ne sert pas seulement à élaborer des stratégies de développement économiques mais aide aussi à la survie des stocks et l’adéquation entre les ports de pêche et la ressource. L’objectif de ce projet, a-t-il expliqué, est de permettre au ministère de la pêche d’assurer la pérennité des ressources halieutiques pour les générations futures.