Les cheminots d’Alger ont arrêté, ce matin, leur machine et ont demandé aux usagers de descendre des trains au beau milieu des rails. Le DG de la SNTF, Yacine Bendjaballah, qui a confirmé ce débrayage, a affirmé que les cheminots revendiquent un changement «immédiat» de la «signalisation» et l’amélioration des conditions de sécurité concernant la circulation des trains.
Al’heure où nous mettons sous presse, aucun train n’est en circulation. Au niveau du quartier du Hamma, entre les gares des Ateliers et Hussein-Dey, un train électrique était immobilisé aux environs de 8 heures 10 minutes, et des voyageurs en descendaient. Le directeur général de la société nationale de transports ferroviaires, Yacine Bendjaballah, contacté par l’APS, a confirmé ce débrayage, déclenché par des travailleurs de l’entreprise qui revendiquent un changement «immédiat» de la signalisation». «Cette grève (qui nous a surpris) a été déclenchée par des travailleurs de l’entreprise qui ont posé comme condition à la reprise du travail un changement immédiat de la signalisation», a-t-il ajouté. Jusqu’à 9 heures, les trains des banlieues est et ouest circulaient jusqu’à la gare d’El-Harrach.
A la gare de l’Agha, les agents des guichets de vente de billets remboursaient les voyageurs, alors que des syndicalistes ont refusé de s’adresser à la presse. Mais que se passe-t-il vraiment à la SNTF ? La question mérite d’être posée d’autant que c’est le deuxième mouvement de grève observé, en moins de quinze jours. Le 11 du mois courant, le trafic ferroviaire dans la banlieue d’Alger a été paralysé par un arrêt de travail des chauffeurs-mécaniciens de la société de la SNTF réclamant la réhabilitation des équipements de signalisation des trains qui sont, selon eux, la «cause» du déraillement le 5 du mois courant d’un train de banlieue Alger-Thénia non loin de la gare d’Hussein-Dey, qui avait fait un mort et plus de 60 blessés. Les premières constatations de la commission d’enquête mise en place par le ministère des Transports pointe du doigt «une vitesse supérieure» à la normale au moment où le train devait effectuer un aiguillage pour laisser passer le rapide Alger-Oran. Une «version» contestée par les personnels des gares et de trains y compris par le conducteur de l’automotrice en question. Younès Delmi, a affirmé à Echourouk TV qu’il roulait à la vitesse requise et «que la signalisation indiquant la déviation ne fonctionnait pas correctement»…. «Ce problème de signalisation et aiguillage non signalé au conducteur est fréquent». D’autres conducteurs de train ont appuyé les dires de Delmi, indiquant que leur hiérarchie «est entrain de jouer avec les vies humaines en adoptant une politique de bricolage». Un des intervenants, a soulevé le problème du GSM-R, moyen de communication entre les conducteurs et les aiguilleurs, qui ne fonctionne pas depuis la mise en marche de ces trains. «La communication entre les deux parties se fait par des téléphones portables, qui ne sont pas souvent fiables, en raison des problèmes de réseau GSM», ont-ils soutenu. .
Farid Houali