Le feuilleton des autorisations d’occupation de trottoirs pour y construire des marquises semble être long, et ne pourra prendre fin que par le retrait de la délégation de signature au responsable concerné.
Sur ordre du wali, la semaine passée, une marquise de 10 mètres carrés implantée sur le trottoir dans le cadre de l’extension d’une pizzeria a été démantelée à haï Sid El Bachir (Plateau), plus exactement au niveau de la rue Didouche Mourad. La construction de cette baie vitrée était autorisée par un élu qui n’est autre que le président de la commission de circulation. Cependant, au moment où les responsables chargés de la mission de démantèlement de cette structure étaient à pied d’œuvre jusqu’à une heure avancée de la nuit, une autre marquise de 24 mètres carrés était en train d’être construite à Akid Lotfi, quartier relevant du secteur urbain d’El Menzah.
En effet, sur un trottoir de haï Akid Lotfi, le montage d’une marquise de 24 mètres carrés servant à l’extension d’un restaurant est en train d’être réalisé sur la base d’une autorisation portant la référence 111/2015 signée toujours par le même responsable.
Pour en savoir plus sur la question, nous avons pris attache avec le coordinateur des associations de protection de l’environnement, lequel nous a expliqué que cette situation n’est pas unique en son genre à haï Akid Lotfi. Selon notre source, ce genre de pratique rend même à prendre de l’ampleur et devient inquiétant du fait qu’elle dénature l’architecture de la cité.

«Les trottoirs sont une partie commune réservée aux piétons que nul n’a le droit d’exploiter à des fins commerciales ou autres. J’ai pris contact avec le directeur du secteur urbain, lequel n’a pas été consulté pour l’octroi de l’autorisation de cette extension», a tenu à préciser notre interlocuteur.
Une marquise démantelée, une autre voit le jour
à Akid Lotfi
Pour de plus amples informations, nous avons également pris contact
avec le délégué du secteur urbain d’El Menzah. A notre grand étonnement, il a confié ne pas avoir été consulté pour la délivrance de cette autorisation, ce qui veut dire en clair qu’il n’y a aucune coordination entre les différents responsables de la commune, pour ne pas dire qu’il n’existe aucune considération pour les délégués et les directeurs de secteur, qui en principe sont les premiers responsables à être mis au courant de ce qui se passe dans leurs secteurs urbains respectifs. Dans ce cas, il est à se demander à quoi servent-ils alors.
Pour rappel, l’élu de l’APC signataire de ces autorisations n’est pas à son premier acte, il est l’auteur de l’autorisation provisoire accordée à un promoteur immobilier pour utiliser le terrain de l’ancien cinéma Regina, situé au quartier Bel Air pour y déposer son matériel, il a fallu l’intervention du wali pour que l’importante clôture en tôle galvanisée du terrain, la loge du gardien, ainsi que la plateforme des machines de ferraillage soient démantelées en date du 1er mars courant.
Il est le signataire de l’autorisation provisoire portant la référence numéro 1634 datée du 4 décembre 2014, pour permettre à un promoteur de déposer son matériel dans un espace public d’une superficie de 700 mètres carrés situé à la cité Frih Mohamed, une décision qui a été annulée deux jours plus tard par décision numéro 1665, le terrain en question n’existe pas dans le site désigné sur l’autorisation, ce qui veut tout dire sur la gestion de la chose publique.
Est-ce que le wali va encore intervenir pour le démantèlement de la marquise de haï El Akid Lotfi pour ne pas laisser place à la politique de deux poids deux mesures que certains veulent imposer après l’importante opération d’éradication des extensions des commerces sur la voie publique que l’ex-wali avait lancé dès son installation à Oran et qui a nécessité la mobilisation d’importants moyens humains et matériels ? face à cette situation où à chaque fois le wali intervient à juste titre d’ailleurs, pour mettre de l’ordre, il est à se demander quel est le rôle et la position du président de l’Assemblée populaire communale ?
A.Bekhaitia