Combien d’incidents faudra-t-il se produire à la raffinerie de Skikda pour que les autorités compétentes réagissent ? Pour la énième fois, un malheur survient dans la zone industrielle qui abrite le complexe pétrochimique, située à une dizaine de kilomètres du centre-ville.
Le dernier en date a eu lieu mardi dernier, où une personne a trouvé la mort et une autre a été blessée dans un accident survenu au niveau de la raffinerie, un drame ayant secoué la ville de l’est algérien, abritant le deuxième plus grand port d’exportation du pays.
Les deux victimes qui travaillent pour le compte de la société sud-coréenne «Samsung», chargé du projet de réhabilitation de la raffinerie de Skikda, rallongeaient les câbles électriques dans une fosse de près de deux mètres de profondeur, avant d’y être ensevelies, suite à un glissement de terrain.
Cependant, les travailleurs qui ont essayé de faire sortir les deux victimes de la fosse, n’ont réussi à sauver qu’un seul, alors que l’autre a péri, étouffé sous l’amoncellement de terre.
Cet accident est le troisième en six mois. Bien d’autres ont été enregistrés dans ce complexe pétrochimique, notamment, au mois de Janvier dernier où un incendie a eu lieu à l’enceinte même de la raffinerie.
Cette dernière a pris feu au niveau de l’unité 100 de traitement des essences, les colonnes de flammes qui se dégageaient de la raffinerie n’ont pas manqué de susciter l’angoisse des habitants des agglomérations jouxtant la zone industrielle, à savoir Barrot, Ben M’hidi, Acacia, Hamadi krouma et autres quartiers de Skikda. Le feu a, une fois de plus, éclaté dans la raffinerie de Skikda au mois de Février, semant la panique de nouveau et causant l’arrêt partiel de cette installation.
D’après la source ayant rapporté cette information, l’incendie en question a été maîtrisé une heure après son déclenchement «grâce aux personnels de la raffinerie, assistés par les éléments d’intervention de la zone industrielle». Ces regrettables incidents relancent plus que jamais le débat sur la fiabilité de cette installation pétrolière, et le laisser aller de ses responsables. D’autant plus, le danger ne guette pas seulement les travailleurs de ce complexe, mais aussi la population environnante.
Une situation qui impose aux autorités concernées de prendre au sérieux ce dossier, notamment en imposant des cahiers des charges rigoureux aux entreprises étrangères. Egalement, un programme de modernisation de toutes les raffineries existantes doit être mis en place afin de garantir la sécurité des ouvriers, d’une part, et des riverains, de l’autre. Le complexe de Skikda a déjà subi d’autres séries d’incidents.
Les incendies et les explosions dans la raffinerie de Skikda sont devenus récurrents. Et à chaque incident, la distribution de gasoil et carburant subit d’importantes perturbations entraînant même dans certaines régions des pénuries d’essence qui martyrisent les citoyens. Toutefois, l’Algérie n’a pas subi de catastrophe écologique majeure, malgré la présence de deux grands complexes pétrochimiques par lesquels transite l’essentiel de sa production d’hydrocarbures, à Skikda, dans l’est, et à Arzew, près d’Oran, dans l’ouest.
Par Zekri Hocine
