Chaque été est soulevé le problème des jet-ski, ces bolides de la mer qui sèment la frayeur parmi estivants qui barbotent dans l’eau, par leur présence dangereusement proche du rivage.
Pas plus tard que vendredi dernier, un des ces bolides de la mer a violemment percuté un baigneur au niveau de la plage de Claire- Fontaine à Aïn Turck.
La victime, un quinquagénaire, grièvement touché a été évacué en urgence aux UMC, alors que selon des témoins, le conducteur du jet-ski aurait pris la fuite. Aussi, chaque année, en dépit des mesures prises par les pouvoirs publics le spectre de accidents demeure plus présent que jamais, car à voir de plus près, les moyens de dissuasion semblent relativement limités, voire à la borne de l’inefficace.
Avant le mois du Ramadhan, un grave accident impliquant un jet-ski a eu lieu au niveau d’une plage à Sidi Fredj à Alger. Ce sont deux jeunes enfants qui ont été blessés gravement par ce bolide qui s’était approché très près du bord de ladite plage. D’ailleurs, l’année dernière, le jet-ski a fait 5 morts et une dizaine de blessés.
Certes, il existe une réglementation qui stipule qu’en plus de l’immatriculation de l’engin, des documents sont exigés pour mettre en circulation les jet-ski. Entres autres, le permis de catégorie «A», la carte de circulation et le certificat d’assurance. Ce sont donc les services spécialisés dans la surveillance des plages comme les gardes-côtes qui doivent vieller à l’application ferme de ces mesures de navigation des jet-ski.
Mais il faut reconnaître que ces décisions paraissent peu efficaces devant l’attitude de certains énergumènes qui les ignorent ou qui n’en font qu’à leur tête. Car sur le terrain, (plage) les abus en tous genres sont constamment relevés sans qu’aucune fermeté ne vienne mettre fin, de manière radicale, à cette situation. Quels sont les outils de la dissuasion avant qu’un accident n’arrive?
Les sanctions ou mesures de prévention qui existent sur le papier semblent insuffisantes, car en Algérie, comme nous le savons, à l’image du code de la route, où il existe bel et bien des sanctions souvent sévères, mais n’empêche que nos routes sont parmi les plus meurtrières au monde.
Alors que faire ? D’autant plus que contrairement à la route, ou il existe des moyens visibles de contrôle comme les motards, les barrages, les plaques de signalisation, ralentisseurs, etc… à la mer rien de comparable si ce n’est quelques bouées de balisage qui délimitent la bande de sécurité nautique de la zone de navigation pouvant être utilisée par les jet-ski, à peine visibles et insuffisantes en nombre, où le zodiac de la PC ne peut couvrir une grande partie du rivage et surtout en tout temps.
«Franchement, je ne comprends pas pourquoi ces chauffards de la mer, alors que la loi prévoit que la distance entre la navigation de ces engins et l’espace réservé à la baignade est de 300 m, s’aventurent en toute liberté jusqu’au bord des plages. Aussi, je surveille constamment mes enfants, car je ne fais pas confiance à la surveillance des gens affectés à cette opération, car la plage est grande et les jet-ski sont également nombreux», dira un père de famille qui se tenait debout à quelques mètres de l’eau, du côté de la plage des Andalouses.
Loués entre 4.000 et 5.000 DA l’heure, chose qui n’est pas donnée à la majorité des citoyens de s’en payer un, le jet- ski est une machine fort rentable en été, ce qui a poussé beaucoup de gens à opter pour ce commerce de location, malheureusement sans mesurer les conséquences lorsque ces engins sont entre les mains de jeunes écervelés (imprudents) qui confondent plaisir et empressement. Il est urgent de mettre sur place tous les moyens de dissuasion, quitte à interdire ces engins jusqu’à trouver une solution radicale, en vue d’épargner des vies.
S.A. Tidjani