L’entraîneur de l’USMH Boualem Charef, qui avait drivé par le passé la sélection nationale, a bien voulu nous donner son avis sur la défaite concédée par les Verts contre le Maroc à Marrakech. Le technicien algérien a également fait un constat sur la situation du football algérien.
– Quel est votre avis sur la défaite des Verts à Marrakech ?
côté de son sujet à Marrakech. Pour moi, il s’agit d’une déroute collective. Ce n’est pas le Maroc qui était fort, mais la sélection algérienne qui était méconnaissable. La sélection marocaine, qui avait joué le match aller à Annaba, était beaucoup plus forte que celle de Marrakech, je suis plus qu’affirmatif.
– De votre point de vue, qu’est-ce qui s’est passé ?
– Je pense que les joueurs ont manqué de concentration et surtout de réflexion collective.
– Qu’est-ce que vous voulez dire par les joueurs ont manqué de réflexion collective ?
– Je veux dire par là que les joueurs ont été individualistes, oubliant de jouer collectivement.
– Beaucoup d’observateurs et de spécialistes ont critiqué la défense algérienne qui a encaissé 4 buts ?
– Il ne faut pas tirer uniquement sur la défense, car, comme je vous l’ai dit, c’est toute l’équipe qui a été hors du coup et, par conséquent, c’est toute l’équipe qui endosse la responsabilité de la défaite.
– Mais où est la responsabilité de l’entraîneur dans ce naufrage ?
– Benchikha a démissionné de son poste après cette défaite, car il a bien compris qu’il ne pouvait rien faire à la tête de cette équipe et que le mal est beaucoup plus profond.
– En tant que technicien, quelles sont les causes de la déroute des Fennecs contre les Lions de l’Atlas ?
– Il faut chercher à comprendre ce qui s’est vraiment passé. Est-ce que les joueurs ont voulu jouer le match ou bien carrément liquider le match ?
– Le président de la FAF, et dans une déclaration à la presse, a affirmé qu’il n’était pas satisfait de l’entraîneur local et, par conséquent, il a décidé d’engager un sélectionneur étranger pour driver les Verts ?
– Dans ce cas, il vaut mieux importer également des dirigeants étrangers.
– Et est-ce que vous partagez l’avis de certains dirigeants qui estiment que les joueurs locaux n’ont pas le niveau pour jouer en sélection ?
– Je ne partage pas cet avis, car je pense qu’il y a de bons joueurs en Algérie, mais plusieurs facteurs ont rendu médiocre la qualité de notre championnat, entre autres la programmation catastrophique de la compétition et l’absence d’une DTN digne de ce nom.
– On vous sent révolté contre la programmation de cette saison ?
– Comment voulez-vous appliquer un programme de travail alors que le championnat subit des changements perpétuels et aléatoires dans la programmation ? Trouvez-vous normal qu’il y ait trêve du championnat au mois de juin alors qu’on est en fin de saison ? Comment voulez-vous dans ces conditions accomplir un bon travail. Les gens qui gèrent la programmation sont à côté de la plaque et ne connaissent rien à la réalité du terrain.
– Vous avez évoqué le sujet de l’absence d’une DTN forte, qu’est-ce que vous préconisez ?
– Une DTN est la colonne vertébrale du football, c’est elle qui trace les grandes lignes pour développer cette discipline. Malheureusement, dans notre pays, la DTN n’a pas les moyens de sa politique et c’est toujours les administrateurs qui décident de notre football. Trouvez-vous normal qu’on ne consulte même pas les techniciens pour arrêter la date du début du championnat de la saison prochaine alors que ce sont les entraîneurs qui doivent donner leur avis sur ce sujet.
Le BF a décidé que le coup d’envoi de la nouvelle saison aura lieu le 10 septembre alors que la saison actuelle ne s’achèvera que le 8 juillet. Comment voulez-vous dans ces conditions réussir la préparation de l’intersaison ?
– Un mot pour conclure ?
– Pour revenir aux joueurs locaux, je dirais que nous avons de bons éléments qui ont de la qualité, seulement, ils ont besoin d’être mis dans de bonnes conditions de travail. Sans aucune prétention de ma part, je peux affirmer que 10 joueurs au moins peuvent jouer facilement dans le championnat d’Ecosse de première division, alors que d’autres éléments ont les moyens d’évoluer dans le championnat de Ligue 1 française.
K. H.