«Le match face au Maroc sera décisif»
Le vice-capitaine de Bochum, Antar Yahia, ici au duel avec le milieu de Schalke, Farfan, pense fortement au choc face au Maroc, le 27 mars 2011 à Alger. Le capitaine des Fennecs, très attaché à la tunique nationale, espère que sa sélection se remettra très vite sur les bons rails en vue de la CAN-2012.
Ménagé lors de la victoire de Bochum sur Francfort (1-0) vendredi – «J’avais pris des antibiotiques après une infection aux dents» – Anthar Yahia fera bien partie du groupe retenu par son coach Friedhelm Funkel, ce mercredi, à Cologne, pour affronter le Luxembourg en amical. Le capitaine des Fennecs (47 sélections, 5 buts), qui vient de prolonger son contrat jusqu’en 2014 avec le club de la Ruhr, où il est arrivé en 2007, retrouvera les Roud Léiwen mercredi au stade Josy-Barthel. «Je viens de l’est de la France, il y aura peut-être des joueurs que je connais», dit l’auteur du but de la qualification pour le Mondial-2010, le 18 novembre 2009 contre l’Égypte.
Derniers du groupe D, après un nul contre la Tanzanie (1-1) et une défaite en Centrafrique (2-0), les Fennecs d’Abdelhak Benchikha peinent dans les qualifications pour la CAN-2012. «Deux résultats qui ne sont pas à la hauteur de notre niveau», estime Yahia, qui veut «rectifier le tir» avant le choc face au Maroc (2e), le 27 mars 2011 à Alger.
Vous allez affronter les Luxembourgeois deux fois en moins d’une semaine (ndlr : entretien réalisé avant le match d’hier entre Bochum et le Luxembourg). Les aviez-vous affrontés une fois, déjà ?
Non, ça va être la première fois. Je les ai vus jouer contre la France, j’ai vu des extraits. Ils méritent le respect, comme toute équipe de foot et comme toute équipe nationale. Ça va être intéressant de jouer contre eux.
Pour l’Algérie, ce match intervient dans un contexte difficile, au regard des récents résultats dans les qualifications pour la CAN-2012…
On est dans une phase de reconstruction. L’entraîneur veut voir pas mal de joueurs, ça va être l’occasion pour de nouveaux joueurs de se montrer. Aussi de nous retrouver et de faire un bon match, parce qu’il faut qu’on prépare le match du mois de mars contre le Maroc le plus sérieusement possible.
C’est le match à ne pas rater pour l’Algérie…
Exactement. Au mois de février, avant ça, on affrontera la Tunisie, en amical. Le Maroc est une grosse équipe, avec de fortes individualités.
La défaite en Centrafrique est inquiétante…
C’est une grosse contre-performance. La situation n’est pas très jolie, mais il ne faut pas voir tout en noir. Il faut qu’on retienne les leçons de nos derniers échecs et qu’on rectifie le tir. Je suis persuadé qu’on a encore toutes nos chances. Il reste 12 points à prendre, sachant que le grand tournant sera contre le Maroc. Ce match sera pratiquement décisif.
L’élimination rapide au Mondial-2010 est-elle digérée, pour vous ?
Pour moi, elle l’est depuis un moment. Il faut recommencer un nouveau cycle avec l’équipe nationale. Il ne faut absolument pas que ce Mondial soit une fin en soi, il faut que notre génération reparte sur de bonnes bases. C’est une période difficile, mais il faut que cette transition se fasse bien.
En tant que capitaine, vous aurez un rôle fort à jouer…
Je suis un des cadres de l’équipe avec pas mal de joueurs, depuis un moment. Avec Karim Ziani, Madjid Bougherra, Nadir Belhadj, Lounès Gaouaoui, on est quelques-uns à être ensemble depuis sept ans. Capitaine ou pas, on est plusieurs à assumer le rôle de leader dans cette équipe. Notre objectif, c’est d’encadrer le mieux possible les joueurs qui nous rejoignent au cours de l’aventure. Et la grande motivation, c’est de préparer ce match contre le Maroc.
Que représente le fait de porter le maillot algérien, pour vous ?
(Long silence) Ce que j’ai vécu avec l’équipe d’Algérie, c’est une histoire d’amour. C’est dur à expliquer, c’est tellement fort… Quand tu as le maillot de l’équipe nationale, c’est la chair de poule, à chaque fois les larmes qui viennent à l’hymne national.
Cette volée inscrite face à l’Égypte à Khartoum, on vous en parle souvent ?
Non, mais ça nous arrive d’en parler avec des copains qui me disent : “Tu t’en rappelles de ton but ?”
Ça avait été un tournant pour l’Algérie…
Oui, aussi une récompense méritée pour l’état d’esprit d’un groupe. C’est venu à travers moi, mais ça aurait pu venir à travers n’importe qui. Franchement, des moments comme ça, tu en vis rarement dans une carrière.
Vous parlez de transition avec l’Algérie. Pour Bochum, 10e de D2, cela semble être aussi le cas…
Exactement! On est descendus l’année dernière avec l’objectif de remonter de suite. Là, on est dans un championnat serré, dans lequel rien n’est décidé. On a des atouts à faire valoir, j’espère qu’on va négocier ce virage le mieux possible, c’est important pour le club.
Vous venez de prolonger votre contrat. Vous vous plaisez tant que ça à Bochum ?
Je m’entends bien avec les responsables. Ils comptent aussi sur mon expérience pour l’apporter à mes collègues. J’espère être à la hauteur de cette confiance, je fais de mon mieux pour aider le club à avancer.
Et Bochum, c’est comment ?
C’est une ville de 390 000 habitants, avec Düsseldorf et Cologne aux alentours. Je suis en famille, avec ma femme. Et je suis papa d’un petit garçon depuis dix jours. La vie est agréable, ici.