En vue d’une issue à la crise Libyenne,Alger et Tunis appuient la solution politique

En vue d’une issue à la crise Libyenne,Alger et Tunis appuient la solution politique

La solution militaire ne sert ni la Libye ni ses voisins algérien et tunisien.

Pour la Tunisie, la communauté internationale est unanime sur l’échec de la solution militaire.

Tunis joint sa voix à celle d’Alger sur la crise libyenne. Les deux capitales maghrébines insistent sur le fait que le dialogue est la seule issue pour le règlement de la crise libyenne. En effet, Mourad Medelci, chef de la diplomatie algérienne, et son homologue tunisien Mohamed Mouldi Kéfi, ont appelé le peuple libyen à se mettre autour d’une table pour dialoguer et trouver une issue politique et pacifique à la crise qui secoue le pays.

Les deux ministres ont réitéré, dans cette optique, le fait que les parties en conflit doivent s’appuyer sur la Feuille de route de l’Union africaine (UA). «La seule solution est entre les mains des Libyens. C’est une solution politique dans le cadre de la Feuille de route de l’Union africaine», a expliqué M.Medelci. De son côté, le ministre tunisien a salué les efforts déployés par l’Algérie pour le règlement du conflit libyen, s’exprimant également en faveur d’une solution politique, affirmant «La voie militaire n’est pas la meilleure solution, et elle ne sert ni la Libye, ni l’Algérie, ni la Tunisie» avec les répercussions négatives que cela pouvait induire sur la région du Maghreb. Il a souhaité qu’une solution pacifique intervienne «dans les plus brefs délais».

Et d’estimer que la communauté internationale est unanime quant à l’échec de l’option militaire. «La solution militaire ne sert ni la Libye ni ses voisins algérien et tunisien car elle comporte des dangers. L’accord obtenu à Malabo est le cadre idoine pour parvenir à une solution pacifique», a affirmé M.Kéfi. Les deux ministres se disent convaincus que l’option des armes n’est pas une solution pour régler ce problème. M.Medelci a ainsi, appelé à exploiter toutes les propositions menant vers une issue pacifique de la crise, à leur tête l’accord-cadre établi lors du Sommet de l’UA de Malabo (Guinée équatoriale).

A propos de l’aide militaire accordée par la France aux rebelles libyens, les deux ministres ont fait montre de prudence en développant un langage diplomatique. Sur cette question, M.Medelci a réaffirmé la nécessité de respecter les résolutions de l’ONU sur la Libye. «Ce que va retenir l’Histoire ce sont ceux qui aident les Libyens à reprendre le langage de la paix et pas ceux qui les aident à s’armer pour s’entre-tuer», a-t-il dit.

Au sujet du Sahara occidental, le diplomate tunisien a indiqué qu’il suivait «de près» les différentes réunions. «Nous souhaitons qu’une solution soit apportée le plus tôt possible à cette question, et nous attendons le prochain round de négociations duquel, nous espérons, sortiront de nouvelles idées plus constructives», a-t-il estimé.

Concernant la coopération algéro-tunisienne, les deux ministres ont affiché «une grande volonté» à l’élargir. «La coopération entre l’Algérie et la Tunisie est positive dans plusieurs domaines, comme l’énergie, le commerce (…) nous oeuvrons à l’élargir à d’autres domaines comme le tourisme, où la Tunisie possède une grande expérience», a déclaré M.Medelci.

«Nous enregistrons avec satisfaction que notre feuille de route de coopération est claire, les mécanismes efficaces et la tenue de différentes réunions à tous les niveaux pour concrétiser (ces efforts) sur le terrain», indique-t-il, «afin de créer les conditions nécessaires pour le bien-être des deux peuples, et en particulier les jeunes». Pour sa part, le chef de la diplomatie tunisien a tenu à saluer l’appui «moral et matériel» apporté par l’Algérie à la Tunisie au lendemain de la révolution de janvier, en rappelant que l’Algérie a été le premier pays a apporter une aide financière au peuple tunisien.

Il a rappelé, également, que l’Algérie est le premier partenaire de la Tunisie dans le Monde arabe et en Afrique, soulignant que les échanges ont continué à se développer malgré les difficultés en Tunisie, exprimant son souhait de voir la coopération bilatérale se développer et s’élargir davantage