En vue des prochaines élections législatives : Les partis politiques affûtent leurs armes

En vue des prochaines élections législatives : Les partis politiques affûtent leurs armes
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A quelques encablures des élections législatives fixées pour le printemps prochain, les partis accélèrent la cadence. Chaque week-end, depuis quelques semaines, les acteurs politiques sont sur le terrain pour animer des activités partisanes en vue de sensibiliser les citoyens-électeurs sur l’importance de ce rendez-vous électoral. Et pour cause : les résultats de ce scrutin sont à même de reconfigurer la cartographie politique du pays. Le RND, le MSP, le RCD, Ahd 54, En Nahda, El Islah et le PNSD ont été cette semaine au cœur de l’actualité politique.

Le RCD conditionne sa participation à la présence d’observateurs étrangers

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) conditionne sa participation aux prochaines élections législatives à la «présence» d’observateurs internationaux pour surveiller le scrutin, a indiqué hier à Sidi Bel-Abbès, M. Abdelkader Gueroussine, délégué du secrétariat national du RCD.

L’orateur, qui a présidé une rencontre avec les militants de son parti, a souligné à cet égard que cette surveillance devra être «qualifiée et intense» pour assurer un «bon dérou- lement» au scrutin et «garantir sa crédibilité».

Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a annoncé mardi dernier qu’une mission de précurseurs de l’Union européenne (UE) se rendra prochainement en Algérie pour s’enquérir de l’état de préparation des élections législatives prévues au courant de l’année en cours. «Une mission de précurseurs va venir en Algérie pour se rendre compte de l’état de préparation institutionnel et organisationnel du prochain scrutin», a indiqué M. Medelci sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne, soulignant qu’un mémorandum d’entente consignant les conditions dans lesquelles évolueront les missions d’observation sera passé avec l’UE. «Nous avons donné un préavis de quatre mois à l’UE, et nous devons avoir son accord de principe. C’est à partir de là que nous allons, probablement au courant de ce mois ou au plus tard au début du mois prochain, commencer le processus qui va nous conduire à la signature d’un mémorandum d’entente préalable à l’observation», a précisé le ministre, soulignant que la même démarche sera suivie avec l’ONU, la Ligue arabe, l’UA et l’OCI. Rappelant que le Président de la République avait donné instruction pour que ces observateurs puissent «travailler en toute liberté et se déplacer avec les effectifs qu’ils peuvent déployer sans contrainte aucune», M. Medelci a relevé que la mission d’observation est un processus que «nous voulons plus importante et plus précise». M. Gueroussine a également évoqué la situation économique du pays qu’il a qualifiée de «confuse», relevant en ce sens «l’absence» d’investissements dans les secteurs productifs. Il a estimé, dans ce cadre, que ces investissements se limitent aux «seuls créneaux des services». Tout en déplorant les «proportions dangereuses» prises par la corruption, le représentant du RCD a critiqué l’université algérienne qui forme des «chômeurs diplômés et spécialisés», selon lui. L’orateur a évoqué, par ailleurs, les préparatifs du prochain quatrième congrès du RCD, prévu du 8 au 10 mars prochain à Alger, qui sera précédé, a-t-il dit, des congrès régionaux qui auront lieu du 16 au 18 février prochain, au centre, à l’ouest, à l’est du pays, et à l’étranger pour la communauté nationale émigrée.

Le MSP salue les garanties données par le Chef de l’Etat

Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), M. Bouguerra Soltani, a salué hier à M’sila les garanties données par le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, sur la «transparence et l’honnêteté» des prochaines élections législatives. «Les garanties données par le Chef de l’Etat lors de l’ouverture de l’année judiciaire, correspondent aux vœux du MSP qui a de tout temps réclamé des élections crédibles, organisées dans le respect des standards internationaux», a souligné M. Soltani lors de la 4e conférence de wilaya des élus de son parti. Il a souhaité également que l’administration «ne s’immisce pas» dans les prérogatives des élus, afin que ces derniers «ne soient pas réduits à de simples exécutants des programmes conçus exclusivement par l’administration».

Meeting populaire de Ahd 54

Fawzi Rebaine : “Nous irons aux élections pour lutter pour plus de justice et d’équité”

Le parti politique Ahd 54 a organisé, hier après-midi, au centre culturel de l’APC de Soumaa à Blida, son premier meeting à travers lequel ont été passées en revue les principales orientations et les visions du parti, en ce qui concerne une série de questions ayant trait à la société, et au développement du pays. Animé par son président M. Fawzi Rebaine, ce meeting populaire a rassemblé les militants du parti de la région. Dans son discours prononcé devant ses militants, le président du parti Ahd 54 a fait part de la «participation» de sa formation politique aux prochaines élections législatives. «Nous irons aux élections pour lutter pour plus de justice et d’équité, même si nous considérons que les réformes politiques n’ont rien apporté de concret», a-t-il notamment indiqué. Par ailleurs, M.Rebaïne s’est prononcé contre le système des quotas réservés aux femmes dans les assemblées élues. «Cette représentation doit se faire en fonction des seules capacités de la femme», a-t-il précisé, estimant que «le plus important est de faire évoluer la place de la femme dans la société pour qu’elle occupe la place légitime qui lui revient, comme ce fut le cas pendant la guerre de libération nationale». Analysant les différents projets de loi adoptés dernièrement, le président de Ahd 54 n’a relevé «aucune avancée significative» dans la nouvelle loi électorale, estimant que le financement des campagnes électorales doit se faire dans la transparence «pour que les partis politiques aient une égalité de chance et que les plus riches ne soient pas avantagés». Concernant la loi sur les partis, il considère que la création de nouveaux partis «doit se faire sur une simple déclaration» et que «l’administration ne doit pas interférer entre l’activité des partis, leur légalisation et la justice».

M Rebaine a dans ce contexte réclamé des réformes globales et radicales avec la participation de toutes les forces politiques du pays et touchant aux véritables facettes de la crise. Tout en insistant sur «la consécration de la démocratie et des libertés», notamment le respect du principe de l’alternance au pouvoir, le premier res- ponsable de Ahd 54 a estimé que la présence d’observateurs étrangers est la condition sine qua non pour que ces mêmes joutes électorales soient «libres et transparentes», déplorant l’absence de réponse à la proposition de l’UE. Il propose également la formation d’un gouvernement de technocrates qui doit préparer les élections et revoir le mode de financement de la campagne électorale. Pour plus de transparence, estime M. Rebaïne, le financement doit concerner les partis prenant part aux élections. Quant à l’audiovisuel, il doit être ouvert, d’ores et déjà, pour permettre aux partis le passage en direct dans des émissions politiques programmées par la télé et les radios. Tout en se plaignant de l’absence de couverture, par l’ENTV, des activités de son parti, notamment le dernier congrès, M. Rebaine a fait remarquer que «depuis 2009, je n’ai été invité à aucune émission de la télévision, mais malgré cela, mes activités se poursuivent», précise- t-il.

S. SOFI

En-Nahda

M. Rebai plaide pour un “gouvernement apolitique”

Le secrétaire général du parti En-Nahda, M. Fateh Rebai, a plaidé hier à Ain Temouchent pour la mise en place d’un «gouvernement apolitique» en prévision des prochaines élections législatives. «Ce gouvernement sera appelé à organiser et encadrer ces élections», a-t-il précisé lors d’un meeting, soulignant que ce gouvernement doit être composé de «grandes compétences» pour «assurer des élections propres et transparentes et concrétiser le choix du peuple». Le secrétaire général d’En-Nahda a estimé que «seul le respect du choix et de la volonté du peuple protégera le pays de tout dérapage». Il a déclaré, par ailleurs, que son parti qui a participé aux législatives de 2002 et de 2007, «prendra part aux prochaines échéances électorales», plaidant à cet égard pour le «renforcement des prérogatives» des magistrats chargés de la supervision du processus électoral. Abordant le volet économique et financier en Algérie, M. Rebaï a relevé la «bonne santé financière» du pays, qui a permis la «mobilisation de budgets colossaux au titre du plan quinquennal de développement 2010-2014». Affirmant qu’ «aucun pays ne peut se développer dans un climat entaché de corruption et de détournements de deniers publics», il a indiqué que la lutte contre ces fléaux «demeure primordiale» pour son parti.

Participation d’El Islah

La question sera tranchée le 20 janvier

C’est le 20 janvier que le mouvement El Islah se prononcera quant à sa participation ou non à la prochaine échéance électorale, a déclaré M. Hamlaoui Akkouchi, SG du parti. S’exprimant à l’occasion d’une conférence de presse organisée hier au siège de la formation, M. Akkouchi devait préciser que bien qu’il soit évident que le parti veut prendre part aux législatives de 2012, il n’en demeure pas moins que c’est au Madjlis Ech-choura (conseil consultatif) de trancher la question. Et c’est à l’issue de la confirmation de cette volonté qu’El Islah s’attellera à dresser les listes des candidats à proposer.

Aussi, des campagnes de proximité seront initiées à travers l’ensemble des wilayas du pays, en particulier à l’attention des femmes pour que celles-ci puissent participer en force au scrutin sous les couleurs du mouvement, soulignera l’orateur. Le SG d’El Islah qui a tenu à saluer le «fair-play» du gouvernement quant à l’acceptation du gagnant de la bataille électorale, a toutefois estimé que les garanties proposées par la nouvelle loi électorale, notamment l’urne transparente et l’encre spéciale, demeurent insuffisantes.

D’ailleurs, il usera de cet argument pour afficher ses appréhensions vis-à-vis de la transparence des élections et appellera, lui également, à la formation d’un front antifraude qui rassemblerait toutes les tendances politiques du pays. «Nous sommes prêts à nous associer avec tous les partis, quel que soit leur tendance, en vue de contrecarrer la fraude», dira-t-il avant d’ajouter : « S’il y aura fraude, les élections perdront leur légitimité et cela donnera lieu à des perturbations ».

D’autre part, et tout en appelant à la neutralité de l’administration et à une prise en charge, le jour J, des dépenses des observateurs des candidats ou représentants des partis, le leader d’El Islah s’est par ailleurs dit favorable à une coalition islamiste sans pour autant donner des détails sur la nature ni la forme que prendrait cette alliance. Pour rappel, El Islah dispose actuellement de 3 sièges au sein de l’APN.

S. G.

Mohamed Chérif Taleb, SG du PNSD

“On sera présent”

«On espère que les prochaines élections législatives se dérouleront dans de meilleures conditions de transparence et d’honnêteté et que la loi sera appliquée pour que le peuple puisse élire son représentant». C’est ce que nous a déclaré hier le secrétaire général du Parti national pour la solidarité et le développement (PNSD), M. Mohamed Chérif Taleb, à propos des prochaines élections législatives. Joint par téléphone, M. Mohamed Chérif Taleb nous a déclaré que son parti tiendra une conférence nationale le 14 janvier prochain à Alger, et regroupera les militants de 17 wilayas du pays. Plusieurs sujets seront abordés durant cette assemblée, notamment la situation politique, économique et sociale du pays. «Nous aborderons aussi l’état d’avancement des réformes engagées par le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, une note d’observation sur les textes de loi adoptés par le Parlement», a-t-il déclaré avant d’ajouter : «Cette assemblée sera aussi une occasion pour nous de réviser la réorganisation organique du parti en prévision des élections législative du printemps 2012». Selon notre interlocuteur, un grand travail est en train de se faire sur le terrain à travers les différentes wilayas du pays.

S’agissant de la révision de la Constitution, le secrétaire général du Parti national pour la solidarité et le développement (PNSD), M. Mohamed Chérif Taleb, a estimé que son parti est pour une révision profonde de la Constitution qui puisse consolider la nature républicaine et démocratique de l’Etat algérien, dans le cadre d’un régime semi-présidentiel. M. Mohamed Chérif Taleb a auparavant déclaré que pour son parti, le régime semi-présidentiel consacre une séparation réelle et définitive entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, et instaure un équilibre entre eux.

Parmi les propositions politiques du PNSD, il y a lieu de citer celles relatives à la révision du Code électoral, pour davantage, a-t-il expliqué, de flexibilité dans l’action politique, en facilitant la présence de toutes les sensibilités politiques au sein des assemblées élues. Il a affirmé, par ailleurs, avoir évoqué la prochaine loi relative à l’élargissement de la représentativité des femmes au sein des assemblées élues, indiquant que le PNSD a proposé une part de 20 % de femmes candidates dans les listes des partis pour les législatives de 2012.

Wassila Benhamed