La Syrie coopérera avec le nouvel émissaire international Lakhdar Brahimi afin de mettre en place «un dialogue national» au «plus vite», a affirmé jeudi, le vice-ministre des Affaires étrangères Fayçal Meqdad.
«Nous avons informé les Nations unies de notre position sur la coopération» avec M. Brahimi «et nous sommes impatients (…) de découvrir les idées qu’il va proposer pour résoudre les problèmes ici», a dit M. Meqdad à l’issue d’une ultime rencontre avec le général Babacar Gaye, chef de la mission d’observation de l’ONU qui a pris fin dimanche. «Nous coopérerons sans aucun doute avec M. Brahimi comme nous avons coopéré avec les observateurs arabes et internationaux», a-t-il ajouté. M. Brahimi a remplacé Kofi Annan comme émissaire de la Ligue arabe et de l’ONU.
M. Annan, ex-chef de l’ONU, avait démissionné après l’échec de ses efforts pour un règlement du conflit en Syrie qui dure depuis plus de 17 mois. La Ligue arabe avait dépêché fin 2011 en Syrie des observateurs qu’elle avait rappelé finalement face à la recrudescence des violences. «Nous n’allons pas dire à M. Brahimi ce qu’il doit faire avant même qu’il n’arrive, il s’agit d’un expert international», a-t-il dit. «Mais je pense qu’une bonne compréhension de l’évolution de la crise hors des pressions internationales est un point clé». «Je pense que M. Brahimi va lancer un dialogue national le plus vite possible car il n’y aura pas de vainqueur en Syrie comme le parie l’Occident.
C’est la Syrie qui gagnera par son peuple, par son chef et par son gouvernement, en faisant les bons choix face à cette situation compliquée», a-t-il encore estimé. Voyant dans «l’ingérence étrangère» la «principale» cause de la crise syrienne, il a exhorté M. Brahimi à «jouer un rôle actif» face aux «parties qui ne veulent pas d’une résolution de la crise et en particulier les parties qui arment et financent les terroristes, les extrémistes et les salafistes». Les autorités attribuent les troubles en Syrie à des «bandes terroristes armées» financées par l’étranger.
Poursuite des combats à Alep et à Idlep
Sur le terrain, les combats se sont poursuivis hier dans plusieurs quartiers d’Alep (nord de la Syrie), et Idlep (nord-ouest) où des bombardements de l’armée syrienne régulière avaient lieu, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Le quartier de Salaheddine, dont une partie est tenue par les groupes armés, était théâtre de bombardements, indique l’ONG. Dans la province d’Alep, la ville d’Azaz, déjà cible de pilonnages au cours des dernières semaines, était également ciblée par des violent bombardements, qui ont fait des blessés et détruis des maisons.
Ces raids aériens dans la province visent à couper les routes d’approvisionnement en armes acheminées vers les insurgés de la grande métropole du Nord, selon le régime syrien et les rebelles. Dans la province d’Idleb (nord-ouest), deux civils ont été tués à Sermine, et les localités d’Ariha et de Maaret al-Noomane étaient pilonnées par l’armée syrienne, où d’énormes dégâts ont été enregistrés, selon l’OSDH. A l’aube, de violents combats ont également éclaté entre rebelles et troupes régulières dans plusieurs quartiers de Hama (centre), un des hauts lieux de la contestation. Depuis le début en mars 2011 de la contestation du pouvoir en place en Syrie qui s’est transformée ensuite en conflit armé, plus de 25.000 personnes ont été tuées à travers le pays, selon les estimations de l’OSDH.