Le futur candidat à la présidentielle compte créer un parti politique après l’élection, Parti de l’Algérie (PA).
«Alger… c’est la capitale des complots. Il faut aller au coeur du pays, à El Ménéa. Il faut s’approprier le coeur du pays. Ainsi, les Algériens et le gouvernement sauront qu’il y a de la vie en dehors d’Alger».
Ce sont les propos crus du candidat à l’élection présidentielle, Ali Benouari, lors de sa visite de courtoisie, hier, à L’Expression. Avec un franc-parler hors du commun, M.Benouari estime que «le retard et les dégâts sont tels qu’il faut y aller plus au Sud algérien. La réalité est là: Alger est arrogante. Elle tourne le dos au Sud». Il faut dire que dans cette entrevue, le futur candidat à la présidentielle n’a pas l’air de mâcher ses mots. «Ils pompent les richesses du Sud pour maintenir le confort à Alger. On pompe sans dire même pas merci», soutient-il.
En effet, un constat qu’il tire de ses visites effectuées dans les wilayas du Sud. Après un long périple qui l’a conduit dans le pays profond l’ancien ministre délégué au Trésor en 1991 lâche: «Maintenant, j’ai appris à parler au peuple. Avant j’avoue que j’étais technocrate. J’arrive à les intéresser en leur parlant de choses nouvelles. On peut développer de brillantes analyses, mais on n’a pas trouvé de solutions», reconnaît-il. Plus pragmatique, M.Benouari estime que le temps est au changement radical en Algérie. «Il est temps de tout changer. Changer l’organisation politique du pays, changer la monnaie,…etc», soutient-il.
Abordant son projet dans le cas où il serait élu président, M.Benouari a livré une batterie de réformes pour ne pas dire une réforme globale qui touche à tout.
Le programme de Benouari se fixe en priorité sur la réalisation des réformes politiques et institutionnelles. Des réformes qui passent, d’après lui, avant les réformes économiques, sociales et culturelles.
Concrètement, Ali Benouari s’engage, s’il est élu président, à créer 48 fonds de développement régionaux pour permettre l’éradication totale du chômage par la création d’un million d’entreprises en cinq années. Un objectif loin d’être chimérique, selon Benouari. Il promet d’assurer l’équité devant l’impôt, d’introduire le marché informel dans le circuit formel de telle manière à mettre un terme au transfert illicite de capitaux à l’étranger au bénéfice de l’économie nationale. «Nous sommes dans la négation des libertés en Algérie. Saviez-vous que 76% de la production algérienne part en noir! Nous avons une fiscalité inadaptée qu’il faut revoir et réduire à 10%», soutient-il avant d’enchaîner: «Dans mon projet, je vais créer 48 fonds d’investissement qui vont fonctionner avec «l’argent sale» à travers une amnistie fiscale».
M.Benouari a le parcours qu’il faut pour devenir chef d’Etat: «Il est professeur universitaire, ancien ministre délégué au Trésor en 1991, fondateur de la prestigieuse Banque Société Générale en Algérie, dont il est président depuis cinq ans,…» L’ancien ministre délégué au Trésor en 1991 est revenu aussi sur son annonce de candidature qu’il a faite depuis Genève où il est établi: «C’est un message pour la diaspora algérienne établie à l’étranger, comme quoi il faut rentrer pour construire notre pays», fait-t-il savoir.
Le concernant en tant que faisant partie de la diaspora justement, M.Benouari rétorque: «C’est la mafia qui m’a chassé en tant que ministre. Cette mafia me poursuit toujours.» Enfin, le futur candidat à la présidentielle compte créer un parti politique après l’élection Parti de l’Algérie (PA).