En visite dans les territoires Palestiniens, Hollande durcit le ton sur la colonisation

En visite dans les territoires Palestiniens, Hollande durcit le ton sur la colonisation

Hollande durcit le ton sur la colonisation

Le président français François Hollande a durci le ton hier sur la colonisation israélienne des Territoires occupés, lors de sa première visite officielle à Ramallah, exigeant son «arrêt total et définitif».

Très prudent sur cette question la veille en Israël, au premier jour de sa visite, M.Hollande s’était contenté de demander des «gestes» – sans dire lesquels – au Premier ministre Benjamin Netanyahu. Geste hautement symbolique, il a déposé une gerbe au mausolée du dirigeant historique palestinien Yasser Arafat, décédé le 11 novembre 2004 dans un hôpital militaire français. «Pour parvenir à un accord, la France demande l’arrêt total et définitif de la colonisation», a déclaré le chef de l’Etat français lors d’une conférence de presse commune avec le président palestinien Mahmoud Abbas à la Mouqataa, siège de la présidence à Ramallah, en Cisjordanie. «La colonisation complique les négociations et rend difficile la solution à deux Etats» israélien et palestinien, a-t-il répété. Il a néanmoins exhorté les deux parties à «faire des gestes», insistant notamment sur la nécessité d’une «solution réaliste» pour les réfugiés palestiniens, autre pomme de discorde entre Israël et les Palestiniens. Mahmoud Abbas a salué une «visite historique» du Président français dont il a loué les propos «équilibrés, sages et justes». Il a réaffirmé que la colonisation était «illégale» et remercié l’Union européenne (UE), en particulier la France, pour ses récentes lignes directrices excluant les territoires occupés de sa coopération avec Israël. Le Président palestinien a néanmoins assuré, comme il l’avait fait la veille dans une interview exclusive à l’AFP, que les négociations de paix iraient jusqu’au bout des neuf mois prévus. M.Hollande a détaillé la position française: «deux Etats pour deux peuples vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, avec Jérusalem pour capitale des deux Etats, des frontières sûres et reconnues, sur la base de celles de 1967 mais avec la possibilité d’échanges de territoires incluant la possibilité d’un mécanisme international de compensation». Il s’est défendu de privilégier l’une ou l’autre des parties, assurant ne «pas chercher un équilibre, une espèce de parallélisme des formes». «Je n’ai pas à vouloir en faire plus pour les uns ou plus pour les autres, j’ai à en faire plus pour la paix», a expliqué M.Hollande. «Longue vie à l’amitié entre la France et la Palestine», a dit en arabe le président français. La veille, il avait prononcé la même phrase en hébreu à son arrivée à l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv. Il a souligné la présence, dans son importante délégation, de «représentants de la communauté juive de France qui ont voulu venir ici, à Ramallah, pour bien faire comprendre l’état d’esprit du peuple français». Cinq accords bilatéraux ont été signés lors de cette visite, dont une convention d’aide budgétaire pour 2013 d’un montant de 9 millions d’euros, et une déclaration d’intention de création d’un lycée français à Ramallah. François Hollande devait ensuite rencontrer la société civile palestinienne au musée Mahmoud Darwich, qui abrite la tombe du poète national éponyme, auteur de la Déclaration d’indépendance de la Palestine. Le président français avait débuté sa journée à Jérusalem-Est, occupée par Israël, par une rencontre avec des prélats chrétiens et des personnalités palestiniennes. «Le statu quo n’est pas la solution (…) Sur neuf mois, trois sont passés sans progrès réel.