Dans un point de presse spontané tenu hier au siège du journal arabophone El-Balegh, Rabah Madjer a encore une fois décrié la situation du football algérien.
Tout en rappelant certains points déjà évoqués dans ses différentes interventions, l’enfant d’Hussein Dey a montré que la politique instaurée par les responsables de la FAF n’apportera pas les résultats souhaités par la rue algérienne. «Je l’ai toujours dit, cette politique est en train de briser la jeunesse algérienne. Quelle sera la réaction de nos jeunes quand ils apprendront que la fédération est en train de multiplier les contacts pour ramener les jeunes exerçant dans les championnats européens», a-t-il répondu à une des questions des gens de la presse venus en nombre.
«Les militaires ont prouvé qu’ils peuvent gagner la CAN»
Les débats ont tourné autour de la politique prônée par les instances footballistiques et la marginalisation des produits nationaux. La récente victoire de la sélection nationale militaire à la Coupe du monde militaire au Brésil a poussé le Ballon d’Or africain 1987 à lâcher cette réflexion somme toute révélatrice : «J’étais très content de ce résultat acquis par une équipe constituée de joueurs locaux qui ont prouvé qu’avec eux l’équipe nationale pourra gagner la CAN. Cette consécration doit donner à réfléchir aux responsables de notre football.
Il faut revenir à la raison : jusqu’à quand va-t-on continuer à oublier les locaux et marginaliser les entraîneurs locaux ? Avec eux, on n’aura pas besoin de date FIFA pour jouer un match amical. J’ai appris que le Maroc va disputer une rencontre amicale, pas nous. Franchement, c’est intolérable», a-t-il répété et de rappeler : «Donc, il faut une volonté politique, sinon pourquoi avoir un complexe envers les étrangers. Je ne suis pas contre l’actuel sélectionneur ni contre les autres, mais il faut faire confiance à nos compétences. Il faut revenir à la politique qui a donné ses fruits pendant la réforme et donner le football aux footballeurs.» Mais le clou de ce point de presse reste cette révélation à la suite d’une question d’un confrère au sujet d’une information annonçant qu’une partie proche de la FAF a proposé à Madjer un poste à la CAF contre son refus de postuler à la FAF : «C’est vrai. Et je n’ai jamais voulu parler de cette histoire, mais c’est la vérité. On m’a fait cette proposition, seulement, j’ai refusé parce que mes principes ne me le permettent pas. Mon ambition est de contribuer à la réussite de notre football, car je ne suis pas d’accord avec la politique actuelle de la FAF», a-t-il indiqué.
«Les pros au Golfe ? J’aurais aimé qu’ils restent en Europe»
Prié de commenter l’afflux des professionnels de l’EN vers les pays du Golfe, l’ancien joueur du FC Porto a répliqué : «Je respecte le choix de ces joueurs, mais j’aurais préféré qu’ils restent en Europe où le niveau est élevé et bien meilleur que dans les pays du Golfe. Enfin, c’est leur choix», a-t-il rétorqué. Il est utile de noter que la visite de Madjer, accompagné par Bouzidi ancien coach du MOB, a été marquée par la présence de Berrahal, ancien membre du BF, Sendid ancien arbitre international et Dani, ancien membre de la LRFO.
L. M. Azzi