Si Vahid Halilhodzic est devenu un héros après la qualification de l’EN aux 1/8 de finale de la Coupe du monde, cela ne doit pas occulter le fait qu’il soit victime d’acerbes critiques depuis sa prise de fonction en 2011.
A son arrivée déjà, il a essuyé un nombre incalculable de critiques à la suite de sa décision d’écarter certains cadres de l’époque. La mise à l’écart surtout de Karim Ziani lui a valu d’être critiqué et par les journalistes et par les supporters, or, et malgré toute la pression exercée sur lui, le coach bosniaque n’a jamais fait machine arrière. En procédant ainsi, il a montré qu’il n’y a pas de place gardée pour qui que ce soit et que son objectif est de bâtir une véritable équipe de football pas juste un groupe de joueurs talentueux. Quoi qu’on dise de lui, il a réussi son pari puisqu’il a mené l’équipe nationale d’Algérie pour la première fois au deuxième tour d’une phase finale de Coupe du monde.
Doté d’une forte personnalité, Vahid n’a jamais cédé à quiconque y compris au président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua. Il a pris des décisions controversées depuis qu’il a pris l’équipe en main, mais il les a toujours assumées. Aujourd’hui, personne n’osera dire qu’il a eu tort de ne pas convoquer Boudebouz ou Abdoun ou … Il a réussi là où les autres ont échoué. De ce fait, il serait insensé de lui reprocher quoi que ce soit même si certaines de ses décisions n’ont jamais fait l’unanimité. Ceux qui se sont empressés de le descendre en flammes après la défaite concédée lors du premier match face à la sélection belge réfléchiront mille fois désormais avant de porter des jugements hâtifs sur Vahid ou un autre.
Il y aura certainement quelques-uns qui diront que c’est à la suite de la pression exercée sur lui qu’il a effectué des changements face à la Corée du Sud et la Russie, mais le connaissant, il ne se laissera influencer par personne y compris par le président de la FAF. D’ailleurs, s’il s’est fâché avec les responsables de la Fédération algérienne de football avant le Mondial, c’est pour défendre ses choix et ses convictions. La carte blanche qui lui a été donnée par Raouraoua a été utilisée à bon escient et cela malgré tout ce qui a été dit sur lui. Le mérite de cette qualification au deuxième tour lui revient, mais il ne faut pas oublier aussi la FAF, les plus hautes autorités du pays qui ont mis à la disposition de cette équipe tous les moyens pour assurer sa réussite et les supporters dont certains ont fait le déplacement jusqu’au Brésil pour soutenir les équipiers de Feghouli.
Le pire scénario qui pourrait se produire maintenant, ce n’est pas l’élimination en 1/8 de finale face à l’Allemagne, mais c’est le départ de Vahid. Rien ne justifiera la fin de son aventure avec les Verts surtout que lui-même a précisé sur RMC qu’il n’a rien promis au président de Trabzonspor. Ce serait une cassure, s’il décide de partir, d’autant que la Coupe d’Afrique des nations se profile déjà à l’horizon. C’est vrai qu’il a été affecté par toutes les critiques dont il a fait l’objet, mais cette qualification au deuxième tour arrachée haut la main l’encouragerait peut-être à poursuivre sa mission. Tout le peuple souhaite le voir encore à la tête des Verts après le Mondial, car avec tout ce qu’il a fait, il serait inimaginable de le voir partir au retour de l’équipe du Brésil.