La première partie du stage de préparation de l’EN a pris fin hier avec une dernière légère séance d’entraînement avant que l’EN ne prenne l’avion en direction d’Alger.
Pour la première fois peut-être de l’histoire du football en général, un sélectionneur ou même un entraîneur fait un tel sacrifice, celui de dépêcher la plupart des membres de son staff technique, mais aussi médical, pour préparer deux joueurs, une nouveauté qui a étonné tous les spécialistes.
En effet, du simple supporter, venu prendre des nouvelles de la sélection à Lisses, aux plus célèbres des sélectionneurs des équipes du continent africain, tous ont été surpris d’apprendre le premier jour la tenue d’un tel stage. La question que tout le monde se posait, c’était de savoir quelles seront les méthodes que Vahid allait utiliser, et dans quel but ?
Les joueurs ont adhéré et ne travailleront jamais autant dans leur vie
Dans sa conférence de presse organisée vendredi après-midi, le driver des Verts n’a pas mâché ses mots, il s’est demandé sur quelles bases la tenue de ce stage a été critiquée. Tellement il croyait aux résultats de son travail, il n’a reculé devant rien et savait que son programme allait sans doute être fructueux. Il avait d’ailleurs raison, puisqu’on a vu un grand changement par rapport au premier jour : les joueurs ont bien réagi au point qu’ils étaient contents à la fin de chaque séance. «On n’aime pas trop courir, mais quand on sait ce que ça va nous apporter, on s’arme de volonté et serre les coudes», disait Guedioura il y a trois jours.
Un stage programmé trois mois plus tôt, preuve d’une planification irréprochable
Le coach national a affirmé vendredi que ce stage n’était pas le fruit du hasard, il a l’avait programmé depuis trois mois ; il a pris connaissance des dates de la fin des championnats européens très tôt, à la faveur d’une organisation parfaite des ligues européennes. Vu qu’il a déjà une ossature pour son équipe, il savait qui d’entre ses poulains allaient être présent, mais savait aussi que quelques imprévus pouvaient chambouler ses plans. Mais il ne s’est pas laissé faire, puisque ni la retraite internationale de Matmour, ni celle d’Antar encore moins l’absence inattendue de Djebbour après avoir gagné le doublé ne l’ont arrêté. Il a fait preuve d’une ténacité exemplaire et a préféré, contre vents et marées, rester fidèle à son planning tracé initialement.
«Moi, j’aime mon travail»
Le driver de l’EN a donc tenu parole et est allé au bout de son idée, une preuve de savoir-faire, mais surtout de vouloir réussir, car il pouvait bien remplacer ce stage au lendemain de l’annonce des défections de quelques joueurs pour une raison ou pour une autre, mais il a préféré honorer son engagement. D’ailleurs, lors de la conférence de presse, il a avoué qu’il aime bien son travail et le programme pour lequel il est venu en Algérie : «J’aime bien mon travail, et si je voulais l’argent, je serai déjà parti, les offres plus intéressantes ne manquent pas. Bien évidemment, là il évoquait l’aspect financier, mais pas seulement, puisque même le challenge sera différent, car, lui, ce qu’il veut d’abord, c’est d’entrer dans cette profession de sélectionneur par la grande porte, il veut innover et apporter quelque chose et se l’approprier.
«L’innovation, c’est une situation qu’on choisit parce qu’on a une passion brûlante pour quelque chose.» Celle-ci n’est pas une citation de Vahid, ni d’un autre entraîneur, mais celle de l’inventeur américain récemment décédé, à savoir Steve Jobs, le désormais ancien PDG d’Apple. Il a tout le temps apporté du nouveau dans son domaine de technologie de communication et le monde le lui reconnaît maintenant après sa disparition. Vahid veut l’imiter, aidé, il faut le dire, par sa passion pour ce métier et pour la balle ronde. Grâce à lui, d’ailleurs, Giresse ou un autre sélectionneur ou même entraîneur n’aura plus peur de surprendre, ils défendront crânement leurs idées, avec le seul but d’atteindre l’objectif et pourquoi pas devenir une référence.
Les clubs de Ligue 1 pointés du doigt
Comme il fallait s’y attendre et même si la liste des joueurs n’a pas encore été rendue publique, on connaît à quelques détails près les noms des joueurs locaux qui seront présents au prochain stage des Verts.
Notre but n’est pas de dévoiler ou plutôt de rappeler les noms, mais de revenir sur un point sur lequel l’entraîneur national insisté lors de sa conférence de presse à Lisses. Sans vraiment le dire, Halilhodzic a laissé entendre qu’il était très déçu par la forme des joueurs locaux, il faut dire que le coach n’a aucunement critiqué leur talent, au contraire, il a encensé la totalité de ses joueurs, et bien d’autres qui pourraient aspirer à intégrer prochainement l’EN, à l’image de Slimani. Mais ce qu’on peut retenir de ses propos, c’est qu’il n’était pas tendre avec le travail effectué par ses poulains au sein de leur club. Ce n’est un secret pour personne que le championnat national est d’un niveau moyen pour ne pas dire autre chose ; les clubs qui disputent le championnat affichent un niveau pas vraiment terrible, cela est le constat fait par Vahid, mais qu’il n’a pas voulu prononcer. Ceci dit, malgré ses réticences vis-à-vis de ce sujet, il ne s’est pas privé de critiquer le travail accompli dans le premier palier algérien, une façon de tirer à boulets rouges sur nos clubs qui ne travaillent pas assez. D’abord, il a cité les problèmes administratifs du MCA et de la JSK, principale raison du déclin de ces deux équipes, ensuite il a clairement déclaré qu’il n’était même pas sûr que les locaux se sont fatigués, un signal fort pour les entraîneurs des clubs de Ligue 1 auxquels il reprocherait leur manque de dévouement et d’engagement. Il sait que le travail au niveau des clubs ne se fait pas sérieusement, d’où ce résultat malheureux avec l’impossibilité de créer le mélange parfait entre pros et locaux.
S. M. A.
Il accuse un grand retard et s’il rentre à Alger comme prévu il ne sera pas épargné
Un programme très chargé attend Djebbour
Le cas Djebbour inquiète sérieusement l’entraîneur national et il l’a clairement annoncé lors de son point de presse. Ayant terminé la compétition à la fin du mois dernier en disputant la finale de la coupe de Grèce, Djebbour se trouve au chômage technique depuis maintenant déjà deux semaines. Le joueur, qui a tout le temps connu des bobos physiques dans sa carrière, n’est donc pas dans les meilleures dispositions pour le prochain stage. Certes, pour le moment, sa venue n’est pas encore sûre, vu qu’il va se déplacer avec son club en Australie d’après ce qui se dit à Athènes, mais ce qui est sûr, c’est que, s’il convainc son président de le laisser rejoindre l’EN, il doit se préparer à retrousser les manches, car, vu ce que Bouazza et Guedioura ont enduré ici à Lisses, la charge de travail risque d’être élevée pour l’ancien Auxerrois.
Terminera-t-il sa saison comme il l’a débutée ?
Vahid a tiré la sonnette d’alarme : un joueur peut perdre jusqu’à 30% de ses moyens au bout du 10e jour d’arrêt. Cela semble être le cas de Rafik, mais la seule chose qui entretient l’espoir de le voir en forme au moment voulu, c’est sa grande capacité de se remettre en forme en un temps record. On l’a vu en début de saison, lorsqu’il était blessé, il a quasiment raté la préparation avec son équipe, mais, malgré ça, dès l’entame du championnat et de la Ligue des champions, il a fait parler la poudre, il maîtrise bien son énergie et contrôle parfaitement ses déplacements sur une pelouse, ce qui lui garantit que ses stats face aux buts adverses restent intactes.
Néanmoins, comme nous l’a dit Moine, dans une brève déclaration, chaque joueur aura son programme à son arrivée à Alger, et celui de Rafik sera sans doute plus consistant qu’un Boudebouz, par exemple, appelé encore à rester avec son club pour près de deux semaines. Les bobos physiques dont souffre l’attaquant de l’Olympiakos devraient être pris en considération afin de s’assurer qu’il soit bel et bien là lors des trois matches importants du mois de juin.
S. M. A.