À son retour, après 16 ans, au ministère du Commerce, le ministre assène que l’évolution des négociations pour l’accession de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce n’est pas “remarquable”. Résumé : le constat est que ceux qui lui ont succédé ont quasiment classé le dossier dans la rubrique des accessoires.
Et pourtant, combien d’annonces de participation aux rounds de négociations, aux visites de délégations, aux nombreuses opérations, à coups de millions, pour la mise à niveau des entreprises, dans l’espoir de les rendre compétitives en vue d’une prochaine accession à l’OMC ? D’autres débats, polémiques et échanges d’amabilités entre les différents ministres concernés et la Centrale syndicale ont été largement rapportés par la presse sur l’opportunité d’une adhésion qui soit réfléchie et non faite “n’importe comment”, pour reprendre l’expression du ministre Bakhti Belaïb. 16 ans à faire du surplace, avec des tergiversations qui relèvent plus de l’humeur que de procédures, des hésitations, signe d’une mauvaise maîtrise du dossier, d’une absence de volonté politique ou, tout simplement, de l’indécision. Au 26 avril 2015, ils étaient 161 pays à avoir signé les accords d’adhésion, ratifiés par leur Parlement, depuis la création de l’OMC en janvier 1995. Ces pays ont pour obligation d’ouvrir leur marché et d’accepter les règles du jeu.
Sans en être membre, l’Algérie ouvre déjà son marché, à tout va, aux importateurs qui sont légion et ses exportations, hors hydrocarbures, minimes certes, passent, pour la plupart, par les filières d’autres pays qui y apposent leur label et nationalité “d’origine”.
Ce dossier, qui a été confié à des commis de l’État, au-dessus de tout soupçon, a été l’otage de certains ministres qui n’avaient pour feuille de route que de préserver le marché de l’informel de leurs parrains. Le ministre, qui relance ainsi le débat, a ce courage de voir les choses en face. La mondialisation est bel et bien en place. Avec ou sans nous. Il estime que ce dossier, devenu urgent, concerne aussi bien le gouvernement que le peuple algérien qui doit être informé, en même temps sur les droits et les avantages qui en seraient retirés. En toute transparence.