En ruines aujourd’hui, la Casbah hante les esprits

En ruines aujourd’hui, la Casbah hante les esprits

Le théâtre national d’Alger a dédié, cette journée du 23 février, journée nationale de la Casbah, à l’histoire de la cité antique mettant à l’honneur le travail artisanal des habitants de la vieille médina.

Les artisans, fils de la Casbah pour la plupart, ont exposé leur savoir-faire ancestral. Dinanderie, ébénisterie, broderie…etc, sont tous des métiers en voie de disparition aujourd’hui. Ils continuent, pourtant, à exister dans la médina malgré les difficultés.



Admane Said, artisan dinandier expose une panoplie de produits en cuivre. Agé aujourd’hui de 47 ans, il exerce ce métier depuis l’âge de 13 ans. Pour lui, célébrer la journée de la Casbah n’a, hélas, rien d’une fête vue la désolation qui frappe les lieux.

 » L’agonie de la Casbah se prolonge, ses murs s’effondrent et son histoire avec. Nous autres artisans nous essayons de maintenir nos activités qui font grandement partie de la sienne seulement les difficultés auront raison de nous tôt ou tard « , se désole-t-il.

Un habitant de la Casbah présent à cette exposition rappelle le contexte de cette journée. « Le 23 février a été décrété journée nationale de la Casbah par le ministère de la culture en 1992. Les promesses qui ont été formulées lors de cette date se voulaient comme une lueur d’espoir pour redonner à la citadelle son faste d’antan ».

Alors que les promesses des autorités concernées par sa sauvegarde attendent d’être tenues, la vieille ville se dégrade à vue d’œil, dénonce cet habitant.

Concernant les nombreuses tentatives engagées par les autorités concernées pour restaurer le vieux bâti, il précise que ce sont des « opérations de rafistolage ». On ne raccommode que la façade au besoin des visites officielles pour tenter de donner fière allure aux maisons qui tombent en ruines, s’indigne ce même habitant.

Pour sa part Abdelmadjid Hamza, vice président de la fondation Casbah et collectionneur de carte postale, expose une série de cartes postales qui illustrent le mode de vie des habitants autrefois, ainsi que des plans de la Casbah.

 » Ici c’est le coin nostalgie, j’ai sélectionné des cartes postales depuis 1898 à 1962. La plupart démontrent le mode de vie des habitants de la Casbah. On peut voir le style de l’habilement des femmes à l’époque, les intérieurs des maisons. On retrouve aussi les influences turques dans le mobilier « , décrit nostalgiquement Abdelmadjid Hamza.

Le programme de la journée nationale de la Casbah au théâtre nationale s’achève par une soirée musicale rendant hommage au maître de l’andalous Sid Ahmed Serri fils de la Casbah.