Le ministre des Affaires religieuses, Bouabdellah Ghlamallah, n’a pas nié hier les accusations de corruption qui ont ébranlé son département comme cela a été rapporté par la presse. Le ministre, invité au forum d’El Moudjahid, a défendu la présomption d’innocence de ses cadres soupçonnés de corruption et s’est contenté d’une réponse vague et standard. «Un accusé est présumé innocent jusqu’à ce qu’il soit déclaré coupable par la justice», a-t-il déclaré.
Le ministère des Affaires religieuses a fait l’objet d’accusation dans des affaires de corruption dont les auteurs sont des cadres du ministère ainsi que des affaires de détournements des biens de la Zakat. Le ministre a préféré focaliser son «forum» sur les «biens des wakfs» et sur les différents projets prévus dans son secteur. Il a estimé les revenus des wakfs à 148 millions DA.
Une hausse que l’invité du forum d’El Moudjahid explique par la récupération des biens des wakfs par le ministère qui, depuis 2006, procède à l’opération de cerner, déterminer et actualiser ces biens. Des commissions interministérielles ont été installées au niveau des wilayas afin de permettre la finalisation de l’opération de récupération de ces biens. Les revenus de ces derniers seront destinés aux pauvres et aux orphelins.
Le ministre a indiqué le versement d’argent par les donateurs doit être fait via les comptes CCP des wilayas, a-t-il répondu à la question relative aux opérations de vols enregistrés au niveau de ces fonds, tout en précisant que le contrôle de cet argent au niveau des mosquées est confié aux imams.
Le ministre s’est dit favorable à la revendication des 22 000 imams qui demandent la création d’un syndicat qui défendra leurs droits dont celui d’un statut particulier à l’instar des travailleurs de la Fonction publique. Le ministre, qui a insisté sur l’enrichissement des wakfs par l’investissement, a souligné que les comptes de ces wakfs sont destinés aux franges les plus démunies de la société. Dans ce sens, il a souligné que l’Etat a dépensé environ 250 milliards DA en faveur du secteur de la solidarité.
S’attardant sur les futurs projets dans son secteur, le ministre a évoqué la réalisation de 35 projets dont une école paramédicale, des commerces et des mosquées dans 24 wilayas du pays. 4000 mosquées seront réalisées à l’avenir, selon le ministre qui affirme que l’Algérie compte 16 000 mosquées. Dans le même ordre d’idées, il a indiqué que la Grande Mosquée d’Alger compte 260 wakfs. Pour ce qui est des projets financés par la Banque islamique de Djeddah et qui sont à l’arrêt, il a dit qu’il seront relancés. Un crédit de 1,2 million de dollars est octroyé par l’Etat à cet effet.
Karima Adjemout