EN : Rencontre avec Christian Gourcuff

EN : Rencontre avec Christian Gourcuff

Sa nomination à la tête de l’équipe nationale d’Algérie est un secret de Polichinelle, mais malgré ça, l’ex-entraîneur de Lorient refuse toujours de s’exprimer sur la sélection algérienne de peur vraisemblablement de froisser le coach bosniaque, lequel a d’ailleurs confié au magazine France Football qu’il aurait aimé que les contacts entre la Fédération algérienne de football et Gourcuff soient tenus secrets.

«Je suis là pour les Bleus»

Très discret depuis son arrivée au Brésil, Gourcuff que nous avons rencontré la première fois à l’aéroport de Sao Paolo, le lendemain de la rencontre Algérie-Belgique, pour prendre l’avion à destination de Rio de Janeiro où il est hébergé, pour ne pas se faire trop remarquer avant sa prise de fonction, a tenté d’esquiver nos questions en confiant qu’il est au Brésil afin d’analyser les matches de l’équipe de France pour le journal Le Monde pour lequel il écrit des contributions à l’occasion de cette Coupe du monde. Il était 7h, lorsque nous avons pris place dans l’une des cafétérias de l’aéroport Rio de Janeiro, quelques minutes plus tard, Christian Gourcuff arrive en compagnie de sa femme, sa présence n’est pas passée inaperçue puisque certains fans l’ont reconnu avant d’aller vers lui pour le saluer. Pour tenter de lui arracher une déclaration concernant sa désignation à la barre technique des Verts, on est allés à sa rencontre, mais il a refusé catégoriquement de parler de la sélection algérienne en arguant que s’il est au Brésil, c’est pour analyser les matches des Bleus pour le journal Le Monde. Evidemment, sa réponse n’a pas été convaincante, mais on n’a pas trop insisté auprès de lui, car on s’attendait à ce qu’il ne parle pas des Verts pour éviter de créer un certain malaise entre le président de la FAF et l’entraîneur Vahid Halilhodzic. Déjà, les relations entre ces deux derniers ne sont pas au beau fixe et la moindre déclaration du futur sélectionneur des Verts ne ferait qu’aggraver la crise entre les deux hommes.

Hier à Rio de Janeiro

Au moment où on s’apprêtait hier matin à embarquer de Rio de Janeiro pour Sao Paolo où l’équipe nationale devait affronter la Corée du Sud, on a remarqué Gourcuff qui nous a immédiatement reconnus. Il nous a salués avant qu’on lui dise que vous êtes ici au Brésil pour suivre l’équipe nationale d’Algérie et pas l’équipe de France. Bien qu’il ait été gêné par notre question, le coach français sourit avant de nous dire qu’il ne parlera ni de l’équipe nationale ni de la FAF. Malgré cette reponse sèche de la part du futur successeur de Vahid, on lui a demandé quand même si ce sont les responsables de la Fédération algérienne de football qui l’ont chargé de superviser les Verts durant ce Mondial, mais encore une fois il est resté muet comme une carpe.

Déjà adopté par le public

Les supporters des Verts ayant pris le vol d’hier matin de Rio de Janeiro à destination de Porto Alegre n’ont pas cessé de scander le nom de Christian Gourcuff durant tout le vol. «One, two, three viva l’Algérie. One, two, three viva Gourcuff», ont-ils scandé. Cela a fait sourire le coach français qui était en compagnie de sa femme. Mais là où il a éclaté de rire, c’est lorsque les fans de la sélection algérienne ont chanté : «One, two, thre viva l’Algérie, la Corée du Sud taekwondo.»Le fait que quelques fans scandent son nom avant même qu’il ne soit nommé d’une façon officielle par la FAF, cela prouve qu’ils l’ont adopté. Ceux qui ont fait le déplacement jusqu’au Brésil pour soutenir les équipiers de Bougherra lui souhaitent d’ores et déjà la bienvenue. Ils espèrent néanmoins qu’il fera mieux que Vahid en gagnant par exemple la prochaine Coupe d’Afrique des nations qui aura lieu au Maroc.

Silence radio des Brésiliens

A son arrivée à l’aéroport de Porto Alegre, Gourcuff a été accueilli par des Brésiliens qui ont mis à sa disposition une voiture pour le transporter dans un hôtel tenu secret et au stade où se jouera le match de l’équipe nationale face à la Belgique. Voulant savoir si ce sont les responsables de la Fédération algérienne de football qui les ont envoyés pour être aux petits soins avec leur futur entraîneur, on s’est rapprochés d’eux, mais à notre grande surprise, ces Brésiliens chargés de recevoir l’ex-entraîneur de Lorient nous ont confié qu’ils ont reçu des instructions fermes pour ne rien dire à ce sujet. Il est clair qu’à travers leur refus de s’exprimer sur cette question, ces Brésiliens confirment indirectement que ce sont les responsables de la FAF qui leur ont demandé de recevoir Gourcuff, le futur successeur de Vahid qui, pour avoir une idée précise sur les Verts avant les matches des éliminatoires de la CAN, a décidé de superviser l’EN durant ce Mondial sur demande de la Fédération algérienne de football, bien sûr.

M. Y.