S’ils n’ont pas provoqué le carnage auxquels s’attendaient leurs auteurs, les derniers actes terroristes enregistrés à travers le territoire national n’en ont pas été moins meurtriers.
En tout cas, ils rappellent qu’il ne faut jamais baisser la garde face à la traîtrise de l’hydre intégriste.
Exécution du guide targui capturé par Aqmi à Tinzaouatine, attentat kamikaze déjoué contre une caserne en Mauritanie, attaque, pour la seconde fois, de la brigade mobile de la police judiciaire de Tigzirt, assassinat d’un citoyen devant une mosquée à Al Abadia, exécution de deux autres à Zemmouri, les derniers actes terroristes illustrent, on ne peut moins, la stratégie longtemps utilisée par les groupes affiliés à
Aqmi pour la médiatisation de leurs opérations criminelles, qui consiste à créer une psychose générale à travers toute l’étendu du territoire national. Sporadiques, plus ou moins espacés dans le temps, ces coups d’éclat entretiennent aussi l’illusion que ces groupes sont au fait de leurs capacités et qu’ils peuvent frapper en tout lieu et à tout moment.
Dans le cas présent, la succession d’actes criminels qui ont secoué la région du centre et du centre-ouest peuvent être interprétés comme une réaction d’Aqmi aux coups sévères qu’elle a subis avec la perte de plusieurs de ses cadres, dont une dizaine au moins a été éliminée lors d’une opération de ratissage aux environs de Beni Yenni, en Kabylie.
Parmi les terroristes abattus figure Rachid Abdelmoumen, un des principaux chefs militaires d’Aqmi, connu sous le pseudonyme Hodaifa Abou Younes, et nombre d’autres éléments-clés dont l’élimination a été durement ressentie par l’organisation terroriste.
C’est ce qui explique l’enchaînement, ces trois derniers jours, des actes de vengeance qu’elle vient de lancer, qui frappent de manière indistincte militaires et civils, et qui visent surtout à plonger la population dans un climat de peur et de suspicion.
A tout le moins, l’organisation de Droudkel tente de faire accroire, à travers des actes dont on ne voit nullement l’intérêt stratégique, que ses capacités de nuisance sont demeurées intactes, et qu’elle dispose d’une marge de manœuvre assez importante qui lui permet d’opérer dans plusieurs régions du pays, malgré le maillage sécuritaire sévère du territoire national.
Cependant, en assassinant froidement un vieillard de 73 ans devant une mosquée, un automobiliste sur une route déserte de Kabylie et un berger sur les contreforts de Djebel Bouk’hil, la nébuleuse terroriste a plutôt démontré qu’elle est à bout de souffle. Ses actes ne sont en réalité que la manifestation d’une folie qui précède la déchéance.
Par Ali Laïb