Si cette crise persiste, le prix des viandes blanches pourra facilement atteindre la cime de 1000 DA le kilogramme.
Les aviculteurs mettent en garde contre une éventuelle hausse des prix des oeufs et des viandes blanches. Ils ont fait état d’une pénurie des aliments de volaille, survenue en raison du blocage des importations. Une situation qui selon eux, risque sans nul doute d’engendrer une augmentation des prix encore jamais enregistrée par le passé.
Cette crise s’est déclenchée instantanément suite au gel du quota de matières premières inhérentes à la production de ces aliments, à l’instar du soja et du phosphate, dont les quantités importées en Algérie atteignaient jusqu’à cinq milliards de tonnes par an. Mais avec l’application de la politique d’austérité et le blocage des importations elles ne dépassent pas les 2.5 millions de tonnes. Une dégringolade qui préoccupe énormément dans le milieu des producteurs et des éleveurs, tant cette situation s’est répercutée de façon péjorative sur le marché des aliments de volaille.
Ils s’inquiètent d’autant plus sur les proportions que cela pourrait prendre au niveau national.
Bien que soudaine, cette situation a déjà touché quelques régions du pays, relève-t-on, en citant comme exemple la wilaya de Sétif, qui est considérée comme pionnière en matière de production de ces aliments ainsi que de l’élevage de volaille, où les signes de cette crise sont perceptibles. En effet, de nombreuses usines ont été contraintes de mettre la clé sous le paillasson.
Selon les déclarations du président de l’association de l’élevage de volaille, de cette wilaya, Kadour Osmani, cette pénurie a fait l’effet d’une secousse chez les producteurs d’aliments de volaille et des aviculteurs. Il a indiqué que cette matière n’est actuellement pas disponible au niveau des entrepôts et des ports, affirmant que cela veut dire que nous sommes déjà en pleine crise. Une crise nationale qui concerne toutes les autres wilayas.
Pour le responsable, la diminution des quantités importées a eu des conséquences désastreuses sur ce marché, indiquant par ailleurs que la décision de limiter ces importations à 167 licences est salutaire, cependant ce secteur nécessite une gestion spéciale en ce qui concerne l’importation des «volailles mères», pour mettre un terme au désordre qui caractérise ce marché.
Au sujet de l’exploitation des réserves, Osmani a fait savoir que si la crise perdure, les dommages qui suivront seront pour le moins fâcheux, en sachant que si les volatiles sont privés de leurs aliments pendant plus de 24 heures, ce sera la mort assurée.
Moussa Bourakaâ, qui a investi dans la production des aliments de volaille, tire lui aussi la sonnette d’alarme, en prévenant que si une solution n’est pas vite trouvée, de nombreux travailleurs dans cette filière risquent de se trouver sans emploi. De surcroît, le prix des viandes blanches pourra facilement atteindre la cime de 1000 DA le kilogramme, à peine moins que la viande rouge. Pour ce qui est des oeufs propres à la consommation, ce sera 50 DA pour l’unité.
De ce fait, les concernés en appellent aux acteurs activant dans ce secteur, les exhortant à trouver une alternative qui permettrait de fournir les matières destinées à la production des aliments de volaille afin d’éviter le pire.
Il faut savoir que, le ministère du Commerce a récemment annoncé avoir délivré quelque 167 licences d’importation sur les 228 demandes examinées par le secrétariat technique de la Commission interministérielle chargée de l’examen des demandes de licences d’importation de fourrage et d’aliments de bétail et de volaille, ont été octroyées au terme des travaux de ladite commission, a indiqué un communiqué du ministère du Commerce. La commission s’est référée dans l’examen des dossiers à des normes et méthodes techniques et objectives qui tiennent compte de l’octroi de la priorité aux opérateurs économiques producteurs de ces aliments en toute transparence. Ce qui n’est pas l’avis de certains importateurs qui disent déceler de «l’opacité dans l’attribution de ces licences».