En raison du laxisme des autorités locales à tous les niveaux, Le gouvernement au secours des villes sales

En raison du laxisme des autorités locales à tous les niveaux, Le gouvernement au secours des villes sales
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Il aura fallu une instruction du Premier ministre pour que l’assainissement des villes et villages se fasse. Est-ce normal ? La salubrité des espaces publics ne relève-t-elle pas des tâches des collectivités locales ?

Avant que les autorités centrales ne se rendent compte de l’état des lieux, les autorités locales comme le wali, le chef de daïra et le maire, ne peuvent-elles pas constater la saleté des espaces publics pour agir ? Si le Premier ministre doit s’occuper de ces détails, quel serait donc le rôle des collectivités locales ?



Comme par enchantement ! Soudain, les moyens et la main d’oeuvre étaient disponibles. Le branle-bas de combat de nettoiement des villes et villages s’est engagé au quart de tour. Les citoyens, étonnés, suivent l’opération en se demandant ce qui se passe. «Est-ce une visite du Président qui se prépare ?».

Cette question est d’autant plus normale que, chaque fois qu’on annonce une tournée du président de la République dans une ville, tous les moyens sont mobilisés pour un lifting général de l’itinéraire du cortège présidentiel. Ces pratiques relèvent d’une mentalité archaïque et formaliste qui dénote un mépris total vis-à-vis du citoyen, de l’environnement et du civisme dont les autorités doivent en premier faire preuve et en donner l’exemple.

Ce n’est malheureusement pas le cas, puisqu’il aura fallu que Sellal secoue le cocotier et donne un coup de pied dans la fourmilière pour que le minimum soit fait. Pourtant, la propreté de tous les quartiers des villes fait partie de la responsabilité des collectivités locales. L’affaire des moustiques qui a défrayé la chronique à Rouiba, est liée à cette démission des collectivités locales.

D’autant plus que les moustiques envahissent toutes les villes du pays, y compris dans les Hauts-Plateaux. Les moustiques ont contraint le complexe Snvi à fermer et 6 000 employés à quitter leur usine, entraînant une suspension de ses activités. L’évacuation du complexe des véhicules industriels de Rouiba, fleuron de l’industrie algérienne, a été décidée à la suite d’une réunion entre les autorités locales et des membres de la direction de l’usine.

Selon un responsable du ministère de la Santé, «au moins 106 ouvriers de l’usine ont dû être admis à l’hôpital après avoir été piqués», mais ont pu repartir ensuite chez eux. «Ces ouvriers ont fait l’objet d’analyses de sang, dont les premiers résultats ont montré qu’il s’agissait de moustiques ordinaires», a précisé ce responsable.

Des eaux stagnantes ont «favorisé la prolifération de ces insectes», a ajouté la même source. Le laxisme, l’irresponsabilité et le laisser-aller ont transformé des quartiers en dépotoirs et en foyers idéaux pour des parasites nocifs pour la santé publique. Toutes les villes sont concernées par ce problème. Une démission totale des autorités locales a été constatée depuis quelques années.

Alger, la capitale, n’a pas échappé à ce phénomène. Certains quartiers de la capitale sont plus sales que ceux de villes de l’intérieur. Jeudi 13 septembre, une vaste campagne de nettoiement de la ville d’Alger a été lancée et a concerné, dans une première étape, les cités et rues de Bab Ezzouar avec la participation des services de la commune et de différentes entreprises spécialisées dans le domaine de l’hygiène et de l’embellissement des villes.

L’opération vise le nettoyage de plusieurs cités et rues de la ville d’Alger qui connaît, notamment depuis les derniers mois, une dégradation avancée du cadre de vie avec, en particulier, la prolifération et l’accumulation de déchets ménagers et d’ordures diverses, avec toutes les conséquences néfastes sur la santé du citoyen et sur l’environnement.

Elle a pour objectif également de redonner à la capitale son image d’antan, celle d’«Alger la blanche». Le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, avait souligné récemment que le pays connaissait actuellement un recul en matière de service public en général, annonçant dans ce cadre l’organisation d’une vaste opération de nettoiement des villes du pays.

«L’une des opérations que nous allons lancer incessamment est le nettoyage (des villes), car le service public a légèrement diminué dans ce domaine», avait-il indiqué. Certes, le ramassage des ordures et la salubrité des villes dépendent des autorités locales, (APC, Wilaya), mais la responsabilité des citoyens est aussi engagée.

Le manque de civisme est manifeste chez beaucoup de citoyens, qui ne se soucient point de l’insalubrité des quartiers où ils vivent et, souvent, ne déposent pas les ordures ménagères dans les lieux réservés et ne respectent pas les horaires de passage des services chargés du ramassage.

A. G.