défaillances en Algérie. Cette opération connaît de nombreuses contraintes aussi bien sur le plan technique qu’administratif.
Le casse-tête parvient cette fois des Algériens établis à l’étranger, a-t-on appris de ces derniers. Les contraintes sont nombreuses. Des Algériens résidant au sud de la France révè-lent à L’Expression ces carences. Ils rencontrent de grandes difficultés pour se faire délivrer le fameux extrait de naissance « 12 S».
Les Algériens résidant à Sydney, Chicago, Tokyo, Dublin ou tout autre ville au monde sont dans l’obligation de se déplacer à leur lieu de naissance en Algérie pour demander ce document. L’administration de l’état civil au niveau des communes n’accepte pas les procurations.
Les personnes intéressées sont obligées de se pré-senter aux guichets. En une phrase, un Algérien né à Timimoun et qui réside à Québec, est sommé de tout laisser tomber dans son lieu de résidence pour aller se débrouiller ce document à partir de son lieu de naissance ! Une opération qui n’arrange pas la communauté algé-rienne établie à l’étranger. Quant aux Algériens nés en dehors de l’Algérie et non immatriculés par les services consulaires algériens, le problème se pose autrement. Ces derniers sont appelés à s’inscrire, obligatoirement, auprès des consulats algériens au premier lieu pour être identifiés. Ce n’est qu’à partir de ce moment que ces mêmes services peuvent leur délivrer le fameux « S12 ». Ce n’est pas tout.
Les délais de délivrance seront prolongés. Les passeports ordinaires sont actuellement délivrés par les services consulaires. Une opération qui ne nécessite pas beaucoup de temps. Or, le passeport biométrique est établi en Algérie uniquement par le Centre national centralisé de l’état civil. Autrement dit, les services consulaires ne sont pas habilités à délivrer les passeports biométriques. Une fois traités par ces mêmes services, les dossiers des ressortissants algériens sont envoyés en Algérie en vue de l’établissement du passeport. Un dossier traité à Washington ou à Caracas est envoyé systématiquement à ce centre national. Un seul centre aura-t-il les capacités suffisantes pour répondre à toutes les demandes aussi bien nationales que celles de nos ressortissants à l’é- tranger ? Si, théoriquement, le problème pourrait ne pas être posé en termes de faisabilité, sur le plan pratique un autre problème est soulevé. Cela concerne les délais.
Actuellement, les Algériens établis à l’étranger voient leurs passeports délivrés en quelques jours, pour ne pas dire en une journée dans quelques consulats. Ce qui ne sera pas le cas avec le passage au biomé- trique. Les délais de délivrance passeront à deux mois ou plus. Ce processus nécessite du temps. Cette situation aura des répercussions négatives sur les services consulaires algériens, notamment les postes ouverts sur le territoire français. Ce pays est connu pour sa forte pré- sence d’immigrés algériens. Vu la forte demande, les consulats d’Algérie en France traitent actuellement entre 400 et 500 dossiers chaque jour, donc autant de passeports délivrés quotidiennement. Or, avec le système biométrique, seuls une trentaine de dossiers peuvent être pris en charge quotidiennement. Pour la simple raison que les différentes complications incluses dans le nouveau système provoquent une lenteur dans le traitement des dossiers. Un véritable casse-tête pour l’Etat civil des consulats. Une situation qui sera très difficile à gérer. Les capacités de nos consulats ne seront pas en mesure de répondre à la forte demande. Une autre contrainte. Les passeports d’urgence ne seront
plus délivrés par les consulats, dans la mesure où ils ne sont pas habilités à établir un tel document. Et si un Algérien qui séjourne occasionnellement à l’étranger venait à perdre son passeport biométrique ?
Dos au mur ! Ce document de passage à la frontière n’est délivré qu’en Algérie. Le laissez-passer ne sera plus accepté à partir de 2015.
Quelles solutions au vu de toutes ces contraintes ? Selon des sources bien informées, le ministère de l’Intérieur et même le Premier ministre sont informés de cette situation de blocage.
Attendu pour la fin de l’année passée, reporté au 24 novembre dernier, le premier passeport biométrique ne verra pas le jour dans un proche avenir. Pour cause, la délivrance de ce document est prévue à la fois en Algérie et à l’étranger.
Or, la réalité sur le terrain est tout autre. La communauté nationale à l’étranger fait face à cette situation de blocage. Il fallait, donc, attendre que cette situation soit débloquée pour que le premier passeport biométrique soit délivré. Au ministère de l’Intérieur et des Collectivités
locales, cet énième report est passé sous silence. Aucune explication. Aucune information. Que cache-t-il, alors, un tel mutisme ?