En raison de l’insécurité au Sahel et en Libye L’Algérie, un centre de transit pour les migrants irréguliers

En raison de l’insécurité au Sahel et en Libye L’Algérie, un centre de transit pour les migrants irréguliers

Les bouleversements politiques et économiques provoqués par le printemps arabe, n’ont pas été sans répercussions sur le phénomène de l’immigration irrégulière dans le continent africain.

Avant janvier 2011, les réseaux spécialisés dans le transfert des candidats à l’immigration vers l’Europe utilisaient la Libye comme pays de transit. Une donne qui a changé avec l’intervention de l’OTAN et de la chute du régime Maâmar Kadhafi en septembre de la même année.

Désormais, c’est l’Algérie qui devient la destination de transit de ces réseaux notamment depuis la dégradation de la situation sécuritaire dans la région du Sahel, ont indiqué les participants au séminaire international sur la migration en Afrique du Nord et dans le sillage du printemps arabe, tenu hier, à l’hôtel Hilton par le Mouvement féminin algérien en solidarité avec la famille rurale.

 »Avant les troubles en Libye, les candidats à l’immigration irrégulière, utilisaient ce pays pour passer en Italie, mais depuis la chute de l’ancien régime, la situation sécuritaire ne permet plus cela. Du coup, cette activité s’est délocalisée vers l’Algérie », a affirmé dans son intervention, Bersella Gino, du Conseil italien pour les réfugiés. Il précise en outre, que la guerre au Mali a accentué également, ce phénomène qui inquiète aussi bien l’Algérie que les pays européens.

Parlant de ces réseaux, l’orateur a indiqué que la mafia italienne et les réseaux de trafic, tirent directement profit de la présence irrégulière des personnes sur le continent européen.  »La misère des jeunes africains voulant quitter leurs pays à la recherche d’une vie meilleure dans la rive nord de la méditerranée profite malheureusement, pour des réseaux de la mafia et de trafic.

Ils aident ces derniers à aller en Europe pour les exploiter par la suite dans leurs activités illégales », a-t-il affirmé. Ces réseaux, d’après lui toujours, organisent même les embarcations depuis les côtes libyennes et algériennes.  »Les réseaux de la mafia ont des connexions avec les candidats à l’immigration irrégulière depuis leur pays d’origine jusqu’à la destination finale de leur voyage », a-t-il indiqué.

Les voyages de ces derniers ont été à maintes reprises, déjoués par les services de sécurité algériens. Concernant le traitement de ces derniers, il a fait savoir que la Commission européenne, les ONG internationales présentes en Algérie, travaillent en étroite collaboration avec les autorités publiques pour garantir aux personnes arrêtées, un traitement humain.  »Il me semble que le mauvais traitement des migrants irréguliers fait partie du passé.

L’arrêt des expulsions décidé par les pouvoirs publics algériens, il y a quelques mois, est un bon signe de la volonté de l’Algérie de changer de vision envers cette catégorie », a-t-il estimé. Il poursuit :  »nous avons tenu des réunions avec les acteurs de la société civile et le wali d’Oran pour parler de cette situation. Nous avons eu des promesses de réserver un bon traitement aux migrants irréguliers ».

La présidente du Mouvement féminin algérien en solidarité avec la famille rurale, Saida Benhabyles, a, pour sa part, rappelé les appels lancés par l’Algérie pour éviter la guerre en Libye.  »Le désordre qui règne en Libye, aujourd’hui, est dû à l’intervention militaire de l’OTAN. L’Algérie savait que les choses allaient arriver là, mais personne n’a tenu compte de ses appels », a-t-elle rappelé.

Il a affirmé, dans ce cadre, que plus d’un million de travailleurs étrangers ont quitté ce pays au début de la guerre.  »Ces travailleurs ont perdu définitivement leurs postes de travail », a-t-elle dit. Elle note que les Syriens vivent la même situation en ce moment.

R. C.