Les services de sécurité veillent
Cette stratégie intervient à la suite des menaces formulées par le Mujao de s’attaquer aux bureaux de vote.
Plus de six millions d’électeurs ont été appelés hier à se présenter aux bureaux de vote pour élire le futur président malien. Pas moins de 27 candidats sont en lice pour ce premier tour, qui concourent pour le poste de président, malgré les difficultés qui s’annonçaient déjà nombreuses durant toute la campagne d’où les problèmes logistiques. «L’élection de tous les dangers» titrait le Nouvel Observateur, certes, mais cruciale devant déterminer l’avenir d’un pays noyé dans une triple crise, aussi bien sur le plan sécuritaire, que politique et économique, depuis presque deux ans, qui n’a pas été sans conséquence pour l’Algérie.
Ce scrutin qui doit préparer le terrain pour un redressement de la situation politique, rétablir l’ordre constitutionnel interrompu le 22 mars 2012 par un coup d’Etat qui a précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes armés, mais aussi d’établir une réconciliation sociale est suivie de très près par l’Algérie, laquelle, et par mesure de précaution, prévoyant les pires scénarios a entrepris des mesures sécuritaires drastiques au niveau des frontières qu’elle partage avec le Mali. Notons également que cette élection intervient presque six mois après l’intervention militaire des troupes françaises au Mali contre les groupes armés.
Il est clair pour l’Algérie que dans ces circonstances, il est prudent, voire indispensable de prendre des dispositions rigoureuses pour préserver l’intégrité et la sécurité de son territoire. L’Algérie n’ignore aucunement que le Mali est devenu un sanctuaire des groupes armés, notamment ceux affiliés à Al Qaîda au Maghreb islamique. L’Algérie prend, autrement dit, en considération la situation globale du pays et les conséquences qui peuvent en découler en cas d’une contestation des résultats qui pourraient engendrer des retombées politiques plus complexes et introduire ce pays voisin dans un labyrinthe dont l’issue sera synonyme d’impasse. L’Algérie n’a pas pris ses précautions en multipliant la présence de ses troupes militaires et la mobilisation des GGF, sur le tracé frontalier avec le Mali sans connaissance de cause. Cette stratégie intervient à la suite des menaces formulées par la sinistre organisation du Mujao qui a promis de frapper les bureaux de vote en mettant en garde les musulmans d’aller prendre part à ces élections qui se déroulent dans l’insuffisance et la crainte. Des sources très bien informées nous ont confié que le dispositif sécuritaire entrepris par les forces de sécurité qui ne manquera pas de mobiliser en la circonstance des unités spéciales des forces aériennes a été établi dans les moindres détails devant éventuellement avoir un oeil sur tous mouvements suspects aux frontières, sachant que les groupes armés choisissent souvent des moments aussi délicats pour semer plus de confusion. Le Mujao, cette prétendue dissidence d’Al Qaîda au Maghreb islamique, n’est pas la seule organisation en mesure de mettre ses menaces à exécution dans un pays où tous les ingrédients pour introduire le chaos sont réunis, la menace pourrait aussi venir de l’organisation créée par Mokhtar Belmokhtar connue sous l’appellation «Les signataires par le sang», vers la fin de l’année 2012. Selon nos sources, cette organisation qui a déjà signé deux attentats kamikazes pourrait intervenir pour maintenir la crise dans cette région. Le sinistre MBM agit par vengeance relativement à l’échec de sa prise d’otages à Tiguentourine, la plus grande dans l’histoire, qui s’est soldée par l’élimination de tout le groupe ayant participé à cette attaque et la libération de plus de 600 otages. Les mesures sécuritaires mises en place par l’Armée nationale populaire, en signe de prévention interviennent aussi pour contrecarrer en ces moments toute tentative d’infiltration sur le sol algérien.
C’est presque une évidence. Dans tous les cas, pour nos sources cette élection historique est appelée à rétablir l’ordre dans le pays, mais ça ne sera pas pour demain. La présence des militaires français sur le territoire malien que MBM menace d’attaquer, la guerre déclarée aux musulmans par le Mujao, la crise politique, la situation sociale et économique sont autant de facteurs qui peuvent faire basculer les choses dans le mauvais sens, d’où les mesures sécuritaires appliquées par l’ANP aux frontières! L’alerte maximale déclenchée par l’Armée nationale populaire devrait être maintenue sur une longue durée, précisent nos sources.