- Il n’est un secret pour personne que les relations entre le président Hacen Hamar et son jeune entraîneur, Kheireddine Madoui, se sont nettement détériorées, après la surprenante défaite au Mondial des clubs face au FC Aukland City pour le compte des quarts de finale de cette compétition organisée sous l’égide de la FIFA. La parfaite entente qui les liait, l’issue du titre africain décroché le 1er novembre à Blida, a laissé place à une crise latente entre les deux hommes qui ne s’adressent plus la parole.
Hamar avait affirmé à Rabat que son club avait largement la possibilité de gagner face au représentant néo-zélandais, et passer aisément aux demi-finales. “Ce n’est pas cette équipe tout juste moyenne techniquement qui nous bat. Le onze aligné lors de cette rencontre a failli à sa mission, le chamboulement de l’équipe type a complètement déstabilisé le schéma tactique mis en place par l’entraîneur. Je pense que laisser sur le banc de touche des joueurs comme Younès ou Djahnit a eu des répercussions négatives sur l’équipe, on l’a payé cash. Franchement, je suis très déçu et même abattu, je n’ai pas reconnu mon équipe qui n’était que l’ombre d’elle-même, on a non seulement laissé passer une occasion inouïe de marquer le nom de l’Entente en lettres d’or dans ce Mondial des clubs, en se qualifiant aux demi-finales, mais aussi on s’est privé d’une manne financière conséquente, qui pouvait nous permettre de réaliser une belle opération”, dira Hamar, très remonté contre son entraîneur, mais aussi à l’encontre de ses joueurs : “Il y a des joueurs qui n’ont de professionnel que le nom, je suis très déçu par le comportement et la prestation de certains joueurs qui n’ont pas honoré leur engagement. Dès notre retour à Sétif, je vais prendre des mesures contre certains d’entre eux, je ne tolère pas ça chez moi, il faut remettre un peu d’ordre dans la maison. A ce jour, je n’ai pas encore avalé la défaite contre Auckland City.” Il est vrai qu’au-delà de la performance sur le terrain qui n’était pas à la hauteur des espérances du public sétifien, l’aspect financier aussi a eu des répercussions négatives sur la trésorerie du club qui pouvait empocher la coquette somme de 2,5 millions de dollars US (soit l’équivalent de 25 milliards de centimes), si le club avait réussi à se qualifier en demi-finale.
C’est la raison principale de la colère rouge qui s’est emparée du président Hacen Hamar après la défaite. Certains proches de l’équipe avaient même évoqué le limogeage de Madoui dès son retour à Sétif, alors qu’il vient juste renouveler son contrat avec le club jusqu’en juin 2017, moyennant une mensualité de 200 millions de centimes. Toutefois, l’Entente de Sétif a encore une autre possibilité d’empocher un autre pactole si elle arrive à décrocher la 5e place en battant Western Sydney Wanderers à Marrakech, la FIFA débloquera donc ce cas-là 1,5 million de dollars US (15 milliards de centimes), c’est dire que l’enjeu dans cette compétition mondiale n’est pas seulement d’ordre sportif, mais aussi financier, car les clubs voient leurs caisses renflouées par des millions de dollars au fur et à mesure qu’ils avancent dans la compétition. Voilà pourquoi le président de l’ESS ne voulait plus parler avec son coach, il a décidé, nous a-t-on révélé, d’imposer à son coach, par le biais des autres membres du staff technique, des joueurs dans l’équipe type qui devait affronter hier les Australiens, à l’instar de Djahnit, Ziaya, Younès et Lamri à la place de Gasmi, Benyettou, Boukria et Dagoulu qui n’ont pas donné satisfaction. Notons par ailleurs que la délégation regagnera aujourd’hui jeudi Sétif par avion spécial et jouera ce samedi son match de championnat face au CSC à Constantine. L’ESS enchaînera, mardi 23 décembre, le match retard des 1/32 de finale de la Coupe d’Algérie face au MOC à Constantine, puis le 27 du même mois pour le compte des 1/16 de finale de la Coupe d’Algérie, et clôturera ce démentiel programme, mardi 30 décembre, par la 15e et dernière journée du championnat.
R. A.
