«La finance classique et la finance islamique devront aller dans le sens du développement»
«La finance islamique n’est autre que le recyclage des pétrodollars qui a atteint ses limites dans le monde», selon des opérateurs économiques.
Préconisant la solution du juste milieu entre la finance islamique qui a connu une avancée assez importante depuis la crise financière mondiale de 2008 et le système financier bancaire classique qui régit le fonctionnement des banques depuis, les spécialistes des finances, de manière générale, plaident pour la lutte contre la spéculation des produits bancaires quels que soient leur appellation, mode et fonctionnement dans le monde. Abderrahmane Benkhalfa, expert international en la matière, et ex-responsable de l’Abef (Association professionnelle des banques et des établissements financiers). «La finance classique et la finance islamique devront aller dans le sens du développement et la création des banques de solidarité qui vont dans l’intérêt général des économies des pays et non pas dans le sens des convictions religieuses et doctrinales qui ne luttent que pour des intérêts politiques et partisans», a déclaré hier, l’ex-responsable de l’Abef qui n’a pas manqué d’ajouter que l’exigence de la régulation des systèmes financier et fiscal, doit être prise en compte, afin d’inscrire les deux systèmes dans un esprit de la légalité internationale entre les deux produits. Tout en insistant sur l’éloignement de la discrétion d’un système financier par rapport à l’autre, Benkhalfa qui maîtrise bien le sujet, est allé dans le sens de la création de la troisième voie qui prend en charge les côtés positifs de la finance islamique et du système bancaire classique, afin de dégager une meilleurs régulation qui élimine les côtés négatifs des deux systèmes bancaires et fiscaux. Actuellement, la marge bénéficiaire des banques islamiques est fixée à 2.6% et de 1.6% pour les marges bénéficiaires des systèmes bancaires classiques. Connaissant une différence de taille en termes de fixation de la marge bénéficiaire, les spécialistes en la matière ont souligné que tout excès est pathologique dans les deux sens. Tirant profit des erreurs des uns pour marquer des points aux dépens d’une autre équipe, comme c’est le cas des disciplines sportives, l’implantation des banques islamiques est concentrée dans la plupart du temps, dans un espace géographique limité dans les pays du Golfe et du Moyen-Orient, tout en enregistrant une moyenne de 600 banques islamiques dans le monde. Interrogé sur l’importance de la banque islamique, Mohamed Khaled, 60 ans environ, opérateur algérien bien placé pour répondre sur son expérience dans le domaine de la finance islamique dira: «La finance islamique n’est autre que le recyclage des pétrodollars qui a atteint ses limites», a-t-il indiqué avant d’ajouter que «tous les pays défendent leurs finances et économie, et nous, on se contente de suivre ce qui se passe et évolue dans le monde, au lieu d’avoir notre propre production et valeur ajoutée sur le marché mondial dans tous les domaines», déplore-t-il. Des experts qui sont venus du Moyen-Orient, ont tenu à souligner que l’objectif de ce 2e séminaires international, vise à développer le produit de la finance islamique dans le circuit financier et fiscal international. Dans le meilleur des cas, l’usager, l’investisseur et tous les organismes financiers et fiscaux, sont tenus de faire la comparaison entre les produits, afin de tirer la meilleure place. Car, en aucun cas, aucune banque et aucun pays ne peut développer un produit qui va à l’encontre de ses intérêts à court, moyen et long terme, a-t-on indiqué.