L’ancien défenseur des Albiceleste d’Argentine, Juan Pablo Sorin, qui a notamment joué à Argentinos Junior, la Juventus, River Plate, Cruzeiro (Brésil), au FC Barcelone, à Villareal, au Paris Saint-Germain et enfin à Hambourg, a décidé de s’exprimer sur son blog sur sa période parisienne et en a profité pour régler ses comptes avec le coach du PSG de l’époque, avec qui le courant ne passait pas du tout : un certain Vahid Halilhodzic.
Nous vous proposons, chers lecteurs, quelques morceaux choisis de cette confession de Sorin.
«C’est à cause de Vahid Halilhodzic que j’ai quitté le PSG contre ma volonté»
«(…) A Paris, on m’a donné le surnom de «Bonheur», parce que j’étais une sorte de talisman pour l’équipe. J’ai été invaincu. Le fait de ne pas connaître la défaite avec un maillot de football sur le dos est une sensation unique que je n’ai pu expérimenter qu’une seule fois dans ma vie. A l’époque, les supporters du PSG avaient même inventé une jolie chanson pour me rendre hommage, et à ma grande surprise, j’ai aussi été élu comme l’un des 40 joueurs les plus importants de l’histoire du club… Alors que je n’y ai passé que 10 mois ! Néanmoins – et malgré le fait que le prix de mon transfert n’était pas excessif-, j’ai dû quitter le PSG. Contre ma volonté. Mais aussi contre la volonté des supporters du club qui m’avaient montré leur soutien en manifestant leur colère. J’ai fait mes valises, en laissant derrière moi une ville merveilleuse et l’une de mes maisons préférées : le Parc des Princes. Sept ans après, je vous raconte aujourd’hui pourquoi…(…)»
«Halilhodzic n’aime pas être contesté devant le groupe»
«(…) Personalidad, liderazgo… Au revoir ! Monaco est une ville aristocratique et son stade est plutôt glacial. C’est là que j’ai eu une discussion importante avec mon entraîneur (Vahid Halilhodzic, ndlr) de l’époque. Une conversation, qui, entre autres choses, m’a coûté «l’exil» forcé. Comme on dit en Argentine… «Tasa, tasa, cada uno en su casa». Je suis parti de Paris à contrecœur. C’est le prix que j’ai payé pour ma liberté de penser, pour ne pas trahir mes valeurs et pour avoir refusé d’abandonner la sélection argentine. On jouait contre Monaco et comme d’habitude avant chaque match, le coach a pris la parole pour donner ses dernières instructions : – Ici, personne ne peut se permettre de rentrer sur le terrain pour gagner. Même le Real Madrid…
C’est là que je l’ai interrompu :
– Pardon Coach, mais le Real dispute toujours ses matchs pour les gagner. Peu importe le stade. (Je suis bien placé pour le savoir, grâce à mon passé Blaugrana). Nous sommes le PSG et nous pouvons gagner le match, mais… certainement pas en jouant la défense ! (…)»
«Il nous a fait perdre le titre en jouant la défense»
«(…) La tension a flotté dans l’air pendant encore quelques minutes. Puis, nous sommes finalement rentrés sur la pelouse… Pour y suivre les directives du coach : jouer en spéculant. Au final, match nul. 1-1. Nous avons fini deuxièmes du championnat après avoir gagné contre Lyon lors de la dernière journée. La qualification directe pour la Ligue des champions était ainsi assurée. Le coach fêtait et triomphant, il bougeait ses bras partout comme un moulin, alors que de mon côté, j’essayais de retenir les larmes de mes yeux injectés de sang…
Dans le vestiaire :
– Qu’est-ce qui se passe ? Tu n’es pas content ?
– Vous savez très bien ce qui se passe, je lui ai répondu. Vous vous rappelez du match de Monaco ? Si on avait gagné ce jour-là, nous serions aujourd’hui en train de fêter un titre de champion… Vous comprenez ce que c’est ? Champions… (…)»
«Vahid empêchait ses joueurs d’aller en sélection»
«(…) Finalement, je suis parti de Paris, où je reviens souvent pour sa magie et où j’ai laissé de grandes relations affectives. A l’époque, je n’avais même pas pu négocier la moindre ligne d’un contrat. La dernière fois que j’ai parlé au coach, je me rappelle qu’il m’avait «suggéré» de jouer la moitié des matchs de la sélection argentine si je voulais rester. Logiquement, j’ai refusé… Résultat : je suis retourné deux mois au Cruzeiro en 2004, avant d’être transféré à Villarreal. Là-bas, moi et mes compagnons avons réalisé une saison fantastique en nous qualifiant notamment pour une demi-finale de Ligue des champions…(…)» M. B.