Des centaines de djihadistes en renfort au nord du Mali
Ce mouvement subversif comporte les signes d’une assistance aux réseaux terroristes qui contrôlent le nord du Mali.
Le contexte du «tout-sécuritaire» au Mali est de plus en plus préoccupant, notamment avec l’arrivée de centaines d’éléments de Libye, de Somalie, du Niger et du Nigeria. Selon l’AFP, des Soudanais auraient également rejoint Al Qaîda au Maghreb, le Mujao et Ansar Eddine. Des sources sécuritaires très au fait du dossier malien confient que ces éléments auraient reçu un entraînement dans le sud de la Tunisie. Ce mouvement subversif comporte les signes d’une assistance aux réseaux terroristes qui contrôlent le nord du Mali depuis plus de six mois, en cas d’une intervention militaire.
La nouvelle qui n’est pas un scoop pour nos sources, car prévisible, intervient au lendemain de la réunion de Bamako ayant regroupé les partenaires internationaux du Mali dont l’Algérie, qui n’ont pas manqué d’exprimer leur totale solidarité avec le gouvernement malien qui peine à lui seul d’imposer son autorité dans cette zone dominée par les terroristes.
Affronter ces groupes terroristes serait autant difficile pour l’Hexagone initiatrice d’une intervention militaire dans la région et qui vient de déclarer par le biais de son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qu’«une intervention militaire contre Al Qaîda au Maghreb islamique au nord du Mali réclame des troupes aguerries et sera difficile». La France qui compte, néanmoins, déclencher la locomotive de cette intervention dans quelques jours, soit le mois de novembre prochain, oeuvre pour une formation des troupes maliennes. A ce propos, le chef de la diplomatie française ajoute. «Les Nations unies et l’Europe ont donné l’autorisation d’aider la formation des troupes maliennes.
Ça peut commencer dès maintenant.» Ceci fait référence à la résolution de l’ONU qui accorde un ultimatum de 45 jours à la Cédéao pour présenter un plan d’action militaire en vue de préparer une intervention militaire. Comment faire face à la crise en cas d’intervention? Comment compte-t-on gérer les conséquences? Et dans et pour combien de temps doit durer cette intervention? «L’opération militaire destinée à reconquérir le nord du occupé par des groupes islamistes liés à Al Qaîda n’est plus qu’une question de semaines», rapporte Le Figaro en citant le ministre français de la Défense.
Le même titre souligne: «Poussée par la France, l’Union européenne proposera dans les mêmes délais un projet de gestion de la crise. Après, la voie sera libre.» Cependant, une source proche du dossier prévient, a-t-on notamment ajouté que «Si on rate la fenêtre météo, nous serons obligés d’attendre un an». C’est dans cette logique que la France prévoit selon le même journal. «un stabiliser le sud du Mali et protéger Bamako dès la fin du mois de novembre; deux, mettre en place la formation des armées africaines en janvier; trois, amorcer la reconquête du nord début mars au plus tard». La France a priori refuse d’être au-devant de la scène et insiste pour dire que ce sont les Africains eux-mêmes qui mèneront les opérations militaires. Plus discrète, la France ««se prépare à intervenir en amont pour fournir du renseignement et guider les forces africaines sur place. Elles pourraient agir plus rapidement encore si les intérêts de la France ou la vie des otages venaient à être menacés», rapporte encore Le Figaro. Ce qui laisse supposer que l’Hexagone usera de moyens clandestins pour assister les forces locales, notamment l’armée malienne. Il est désormais hors de question de rester en marge de ce qui se passe dans la région, les Etats-Unis, indique Le Figaro «ont changé de posture après l’attaque comise contre leur représentation diplomatique à Benghazi, le 11 septembre dernier, qui s’est soldée par la mort, dans des «conditions atroces», de leur ambassadeur Chris Stevens». Un proche du ministre français de la Défense confirme à ce propos au même journal que «le Sahel est devenu un enjeu pour eux. Ils veulent désormais être associés de manière plus étroite à l’intervention». Si l’on se fie au même organe de presse «les Américains qui ont des drones armés dans la région, n’excluent plus d’intervenir directement au nord du Mali, en menant par exemple des frappes aériennes ciblées». Quelle stratégie donc pour cette intervention? A l’exception de l’information faisant état que 3000 soldats de la Cédéao seront mobilisés pour la circonstance, aucun détail n’est pour le moment disponible.
Dans moins de 45 jours la Cédéao doit présenter un plan militaire pour un recours à la force. Les groupes terroristes se préparent à une contre-offensive et menacent d’exécuter les otages français. Ce qui va compliquer encore la situation. N’écartant pas une intervention militaire, sachant bien que rien ne peut se faire sans elle, l’Algérie poursuit ses efforts pour trouver un consensus menant à une sortie de la crise pacifiquement. A noter à ce sujet que le ministre français des Affaires étrangères avait déclaré sur les ondes de la Radio RTL qu’entre l’Algérie et la France, il avait accord sur deux principes «faire respecter l’intégrité du territoire malien et engager des discussions avec les groupes touareg qui refusent le terrorisme et acceptent l’intégrité du Mali».